Une empreinte et un parcours inachevés d'un artiste, dessinateur hors du commun. Mohamed Fayçal Allache est décédé le 9 février 2002 à l'âge de 41 ans à Koléa (Alger). Né le 17 août 1961 à La Casbah d'Alger, il était marié et père de trois enfants. Il fit ses études aux Beaux-Arts d'Alger où il obtint en 1978 son diplôme. En 1985, il participa à une exposition collective dans la ville de Barcelone (Espagne). Personne d'un tempérament tenace, il obtiendra le certificat d'enseignement artistique général (Geag) de l'Ecole nationale des Beaux-Arts en 1986. Un an après, toujours dans sa filière il obtiendra son diplôme de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger dans la spécialité communication visuelle. En mars 1989, il est recruté dans l'Entreprise nationale de communication et de publicité (ex-Anep) en qualité de maquettiste où il découvre un métier qui lui va comme un gant, compte tenu de ses dons créatifs innés. C'est en avril 1999, lors d'une séance de travail au niveau de son entreprise pour la réalisation du catalogue de timbres-poste édité pour les P et T qu'il rencontra Mohamed Ammari, responsable à l'époque de l'Agence comptable des timbres-poste du ministère des Postes et Télécommunications. Cette rencontre amènera un lien affectif entre ces deux personnes pour un même objectif, la philatélie. Une proposition lui est faite par ce responsable des P et T lequel lui confie la maquette de timbre-poste avec comme thème «Moyen de communication» dont l'émission était prévue pour le 9 octobre 1999 à l'occasion de la Journée mondiale de la poste. Sa première création a été une réussite totale tant sur le plan technico-artistique que sur celui de la créativité avec ce don de transmettre un message en termes de communication. Créer, c'est vouloir imprégner cette dynamique dans laquelle seul l'artiste, le peintre ou le dessinateur peut s'épanouir comme une rose, le temps d'une floraison. Sa deuxième oeuvre fut un timbre-poste concernant les Jeux olympiques de Sydney (Australie) où il sut mettre à profit l'expression de son don merveilleux alliant son empreinte personnelle à la réalisation artistique entre l'opéra de Sydney et la dynamique des sports dédiés aux olympiades de l'été 2000. Continuant sur sa lancée, il réalisera le 2 juin 2001, une troisième émission d'une série de quatre timbres grand format dédiée aux Jeux d'enfants comme pour marquer de son empreinte un large public juvénile connaisseur de la philatélie. Cette émission tirée à plusieurs millions d'exemplaires sillonnera les quatre coins du monde pour porter le message des enfants d'Algérie à ceux de l'univers. Conscient des multiples possibilités qu'offre l'informatique et soucieux de parfaire sa formation artistique, il effectuera de nombreux stages qui lui permettront de maîtriser tous les logiciels de PAO. Allache Mohamed Fayçal, malgré sa maladie qui l'a cloué au lit, découvrira un jeune philatéliste dynamique du nom de Djamel Lahlou, correspondant d'Alger à Philnews qui se rendra à plusieurs reprises à son chevet pour lui faire oublier sa maladie et faire une rétrospective de son parcours artistique et plus précisément celui de la philatélie. Lors d'une dernière visite à son domicile à Koléa, il lui remettra un exemplaire de Philnews qui évoque son parcours artistique en général qui figure d'ailleurs sur Internet. La maladie qui rongeait son corps frêle depuis 1994, lui a redonné espoir à l'idée que Algerian Philatelic Bulletin Philnews s'intéresse à l'artiste dessinateur. Ce qui lui donnera la force de terminer sa dernière réalisation avant sa disparition une quatrième palette relative aux coquillages. Ces quatre timbres ont été émis les 7 et 9 décembre 2002 par Algérie-Poste pour lui rendre un hommage, à titre posthume. Ainsi, Mohamed Fayçal Allache est entré de plain-pied dans le concert de nos meilleurs plasticiens de renom tels Racim, Temmam, Baya, Issiakhem, Bentounès, Krim qui ont enrichi par leurs créations l'art philatélique algérien. L'artiste est décédé mais ses oeuvres resteront à jamais gravées dans la mémoire du commun des mortels et il restera vivant dans nos coeurs. Les personnes ne meurent jamais quand on les enterre, elles meurent quand on les oublie. Puisse Dieu Le Tout-Puissant les accueillir en Son Vaste Paradis.