l 5 personnes assassinées Aucun des habitants du village n'a pu déterminer exactement le nombre des assaillants. La ville de Chlef, qui continuait avant-hier à se poser des questions sur l'identité des auteurs de l'assassinat d'un ex-secrétaire général de la commune, perpétré en plein centre-ville, aux environs de 17 heures, et sur leurs mobiles, a été plongée, encore une fois, dans le silence de la mort après l'expédition sanglante, menée par les hordes des GIA, dans la nuit de mardi à mercredi. Pour cette fois, les oiseaux de mauvais augure ont déployé leurs sombres ailes sur Boqaât Douadiche, dans la commune de Oued Sly à 18 km du chef lieu de wilaya. Il était 22 h en cette pluvieuse soirée du mardi, quand un groupe terroriste, profitant des mauvaises conditions climatiques et de l'obscurité qui régnait, a réussi à déjouer la vigilance des GLD postés à l'entrée du douar, pour se retrouver dans un réduit, formé de deux murs, qui les abritait des regards. Ils attendront longtemps avant de se diriger vers la demeure de la famille Chahrour. Une maison informe, faite de parpaings mal assemblés. Aucun des habitants du village n'a pu déterminer exactement le nombre des assaillants, même si plusieurs affirment qu'ils étaient environ une dizaine, portant des treillis militaires. Ils se dirigeront vers la porte d'entrée. Ils frappent plusieurs coups avant que le chef de famille, croyant avoir affaire à des militaires, en mission de surveillance dans le douar, ne leur ouvre. Une fois sur les lieux, ils procéderont à l'appel des membres de la famille, pour une simple vérification, disent-ils. Une fois alignés dans la cour plongée dans l'obscurité et balayée par le vent, le père de famille, M'hamed Chahrour, son épouse Fatiha, leurs enfants, Younès et Ilyes, leur cousins Toufik et Abdallah, reçurent des rafales de balles tirées, de sang-froid par les terroristes. Dans la cour, c'était le sauve-qui-peut. Les victimes tentèrent de fuir la barbarie de leurs bourreaux. Chacune tentait de se cacher du mieux qu'elle pouvait pour échapper à la mort. Le bruit des rafales attira l'attention des GLD qui alertèrent la brigade de gendarmerie. Craignant d'être encerclés par les forces de sécurité qui avaient afflué vers le lieu de l'attentat, les terroristes se replièrent vers une plantation d'orangers, laissant derrière eux, les corps sans vie de 5 citoyens et un autre grièvement blessé. Ce dernier, M'hamed Chahrour, atteint au bassin sera transféré dans la nuit à l'hôpital d'Oran où lui sont prodigués des soins intensifs. La gravité de ses blessures témoigne de la barbarie des terroristes qui n'ont pas épargné ses enfants et sa femme, même pas le petit Younès, âgé de 5 ans qui rêvait de se faire un jour des camarades de classe avec lesquels il pourrait jouer dans la cour de l'école de Oued Sly.