Les habitants de Constantine sont encore sous le choc ! L'assassinat de sang-froid, dimanche dernier, d'une femme de ménage chez elle et en plein centre-ville, a plongé la cité dans une atmosphère d'insécurité et d'inquiétude totale. La victime, Mounira S., âgée de 52 ans et mère de cinq enfants, a été retrouvée baignant dans une mare de sang, dans son appartement au 9e étage, situé à la place Fodil Benyezzar, à quelques mètres du siège du 2e arrondissement de la sûreté. C'est le mari qui, en rentrant chez lui aux environs de 12 heures, découvrira le corps de sa femme à même le sol, devant la porte d'entrée entrouverte. Les investigations sont en cours. Les enquêteurs, éclairés par des antécédents, creusent la piste des assassins issus de l'entourage de la victime. Cependant, en l'absence de communication, toutes les supputations et autres spéculations concernant cette affaire ont déjà fait le tour de la ville. La thèse la plus répandue reste celle selon laquelle la victime, retrouvée ligotée, aurait été tuée en signe de représailles, suite à une affaire personnelle que seule l'enquête déterminera. C'est d'ailleurs la même piste qui fut privilégiée par les policiers dans l'affaire de Hicham Abassi, agent d'Algérie Télécom assassiné, le 8 novembre 2008, dans son appartement situé à la cité Kaddour-Boumeddous. Mais le fait le plus marquant dans l'assassinat de dimanche dernier reste la proximité du lieu du crime avec le 2e arrondissement de la Sûreté nationale. Selon des observateurs locaux, les auteurs lancent une sorte de défi aux services de sécurité, qui font face à la prolifération des crimes de sang, dans la ville des Ponts. À Constantine, pas moins de cinq crimes de sang ont été commis, ces derniers temps, plus atroces les uns que les autres et perpétrés dans la majorité des cas par des personnes, plus ou moins, proches des victimes. D'aucuns se souviennent de Lotfi Temime, avocat à la cour de Constantine, tué par un de ses clients, dans son cabinet à El Khroub, ou encore de cette jeune mère, retrouvée, également, assassinée à la cité Bekira par son propre mari qui avait maquillé le meurtre en vol. Plus récent, le commerçant poignardé par un vendeur à la criée, au niveau du marché des frères Bezzou (ex-Férando), situé à l'avenue Belouizdad à cause d'un emplacement. C'était au mois de Ramadhan !