Pas moins de 20 répétitions et 3 concerts officiels sont programmés dans trois salles de Paris et sa banlieue. Après le grand spectacle de Bercy du 31 décembre dernier, date de l'inauguration officielle de Djazaïr 2003 une année de l'Algérie en France, voilà que le départ tant attendu de l'orchestre philarmonique national d'Alger, dirigé par le maestro Amine Kouider, est enfin programmé pour hier. Au programme pas moins de 20 répétitions et 3 concerts officiels sont programmés dans trois salles de Paris et sa banlieue. Si théoriquement l'initiative de la promotion de la culture musicale algérienne sur tout le territoire français reste des plus salutaires et, même bénéfique pour l'image de notre pays vis-à-vis de la communauté européenne, l'ambition des artistes laisse un arrière-goût d'une totale insatisfaction eu égard au cachet des musiciens pour cette mission. Des musiciens accusent les organisateurs de discrimination et de mépris à leur égard. Les raisons de cette sous-estimation sont mises en évidence par la comparaison des pécules alloués aux artistes du 31 décembre. A cet effet, 6 musiciens de la radio algérienne ont été détachés pour prendre part au concert en compagnie de musiciens français. Le Haut Commissariat de L'Année de l'Algérie en France a décidé d'attribuer un cachet de l'ordre de 68 euros/jour et la somme de 50.000 dinars payables en Algérie, ce qui fait une totalité avoisinant la somme de 150.000 DA pour ces 6 musiciens. La prestation de l'ensemble des musiciens français reste indéfinie et on devine qu'elle est légèrement supérieure. Pour preuve, la veille du show de Bercy, ces derniers ont menacé de boycotter le concert car leurs contrats tardaient à être finalisés par le commissariat. Pour revenir à l'Orchestre philarmonique d'Alger, on observe un autre mouvement de protestation qui, du point de vue éthique du métier, est tout à fait légitime. Les organisateurs de ces trois concerts symphoniques ont, en effet, décidé d'appliquer un autre barème de paie en allouant aux membres de l'orchestre la somme de 220 euros pour un séjour de 14 jours plus la somme de 17.000 dinars payables en Algérie. Ce qui représente une somme totale de 36.000 DA. On apprend, à cet effet, que quatre musiciens, et non des moindres, ont décidé tout de go de se retirer de l'orchestre et de décliner l'invitation de participation aux trois concerts de Paris. Cette décision prise jeudi dernier à la suite de la réunion de ces artistes avec Amine Kouider pourrait susciter l'intervention des organisateurs au niveau du commissariat pour surtout revoir les barèmes de ce genre de concerts qui restent toujours soutenus par des institutions étatiques. N'oublions pas enfin, que l'ensemble des ces musiciens fait partie du personnel pédagogique du Conservatoire, de l'Institut supérieur de musique et autres structures pédagogiques. On peut se demander si le jeu en vaut vraiment la chandelle?