Alors qu'elle s'acheminait vers sa fin, la conférence de presse tenue hier matin, à Tizi Ouzou, par des membres du Congrès mondial amazigh (CMA), au sujet de la préparation du 5e congrès a été interrompue par la police qui a ordonné aux quatre invités marocains, animateurs de ladite conférence, à les suivre au commissariat central, tout en les rassurant qu'il ne s'agit nullement d'une interpellation ou d'une intimidation. Les quatre Marocains, dont Rachid Raha, ex-président et vice-président sortant du CMA et en même temps directeur du journal Monde amazigh édité au Maroc, Ahmed Adghirni, secrétaire général du Parti démocrate amazigh du Maroc, Mohammed Marraki, membre du conseil fédéral du CMA, Abdellal Bouchtart, membre du bureau de la jeunesse amazigh du Maroc, s'exécutèrent tout de suite après quelques minutes de tension générée par le refus des membres algériens du CMA d'obtempérer à l'ordre des policiers. Avant l'interruption de la conférence, le vice-président sortant du CMA, Rachid Raha, a abordé comme prévu le sujet des préparatifs du 5e congrès de cette ONG qui devra se tenir les 30 et 31 octobre et les 1er et 2 novembre prochain en Kabylie, conformément aux résolutions de sa dernière assemblée tenue à Nador, au Maroc, et aussi la crise interne qui la secoue depuis quelque temps déjà. C'est justement, disent les animateurs de la conférence, le lieu de la tenue de ce 5e congrès qui est à l'origine de la crise que vit le CMA actuellement. Le président du CMA a fait savoir, à travers une déclaration non réglementaire, que “ce rendez-vous historique sera tenu à Tanger parce que, selon lui, les conditions de sa tenue ne peuvent être réunies en Kabylie qui est en proie au terrorisme et en ruine et où il n'existe d'ailleurs même plus de salle qui pourra contenir 500 personnes. Et c'est justement pour nous enquérir de la situation et de la faisabilité que nous sommes venus en Kabylie où l'on a constaté que les conditions permettent finalement de tenir ce congrès”, a expliqué Rachid Raha. “La déclaration du président du CMA a semé la confusion, mais aujourd'hui, nous sommes convaincus que le congrès se tiendra en Kabylie où le tissu associatif est prêt à s'impliquer pour la réussite de cet événement”, a-t-il encore ajouté non sans rappeler que la tenue du congrès a été déjà programmée en juillet dernier, mais reportée à une semaine de sa tenue. La conférence d'hier était une occasion pour les membres du CMA d'annoncer que, désormais, le mandat au sein du CMA ne sera plus de 3 ans, mais de 6 mois pour éviter toute forme d'infiltration. Samir LESLOUS