Après l'interpellation de ses membres, dont son président, lundi par la police à Tizi Ouzou, le Congrès mondial amazigh a décidé de saisir les instances internationales sur « la violation des droits de liberté et d'expression ». « Nous avons saisi le mécanisme d'urgence des Nations unies pour interpeller le gouvernement algérien sur les arrestations dont font objet les membres du CMA, et surtout sur l'expulsion de nos frères du Maroc, de Libye et des îles Canaris qui ont subi de durs moments avec la police », nous a précisé hier Hocine Azem, vice-président de cette organisation non gouvernementale, qui ajoute, en outre, que le processus d'expulsion « illégal » des membres du CMA vers leurs pays respectifs n'a pas été facile pour les concernés. « Des membres du conseil fédéral du CMA sont toujours bloqués à l'aéroport sans aucun motif qui tient la route. Le CMA est vraiment scandalisé par le fait que des Amazighs ne peuvent pas se réunir dans leur pays alors que des manifestations folkloriques se déroulent en toute quiétude en Algérie. Nous condamnons et dénonçons ces pratiques inacceptables », a-t-il déploré. Rappelons, par ailleurs, que ces interpellations sont intervenues au lendemain de la réunion du conseil fédéral de cette ONG organisée dans la région de Tigzirt, à 40 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. C'est à la fin d'une conférence de presse tenue à Tizi Ouzou que Belkacem Lounès, président du CMA, et six autres membres de la même ONG avaient été conduits par la police au commissariat central de la même ville. Ils ont subi plus de six heures d'interrogatoires, avant d'être relâchés. « Nous sommes déterminés à poursuivre notre mission de défense des droits des Amazighs quels que soient les interdits et les intimidations, les menaces et autres formes de violence », nous a souligné également M. Azem.