Notre pays accuse ainsi la plus importante baisse du continent. Parent pauvre de l'économie algérienne les investissements directs étrangers sont en deçà des objectifs escomptés. C'est ce qui ressort du rapport de la conférence des Nations unies pour le développement (Cnuced) affirmant que les investissements directs étrangers (IDE) sont passés de 1 milliard 65 millions de dollars en 2002 à 634 millions de dollars en 2003. L'Algérie accuse ainsi la plus importante baisse du continent, en dépit de l'amélioration de la situation sécuritaire et la batterie de facilités accordées aux investisseurs étrangers. Toutefois, la persistance de certaines lenteurs bureaucratiques, notamment la nature obsolète du système bancaire et la complexité des procédures douanières, sont à l'origine de ces retards. Pourtant, l'Algérie fut, durant les trois dernières années, l'un des pays africains les plus prisés, avec l'Egypte et l'Afrique du Sud. La Cnuced considère, en retour, que la situation est susceptible de changer dans un proche avenir. La baisse des investissements, estime l'organisme onusien, pourrait être suivie d'une importante hausse en Afrique, «en raison du potentiel de la région en ressources naturelles, du dynamisme des marchés mondiaux des produits de base, et de l'amélioration du regard que les investisseurs portent sur les pays de la région». «Les pays riches en ressources naturelles tels que l'Algérie, devraient recevoir plus d'IDE», indique la même source. Les besoins de l'Algérie en investissement national et en IDE sont estimés à 570 milliards de dinars (6,7 milliards d'euros) cumulés à l'horizon 2010, selon une étude présentée par le ministre algérien de l'Industrie, El Hachemi Djaâboub, en août dernier. Cette étude préconise notamment l'encouragement du partenariat pour les industries stratégiques et des investissements directs étrangers pour les industries. Un objectif apparemment entravé par la situation préoccupante que connaît le tissu industriel algérien, notamment les plus grands pôles qui nécessitent des investissements lourds. D'après le rapport de la Cnuced, le Maroc est le premier pays réceptionnaire des investissements directs étrangers (IDE) dans le continent africain avec 2,3 milliards de dollars en 2003, devant la Guinée équatoriale et l'Angola. Ces deux derniers pays ont enregistré avec le Nigeria et le Soudan, des entrées supérieures à 1 milliard de dollars. L'ascension fulgurante des investissements dans le royaume chérifien a été justifiée par l'efficacité du programme des privatisations mis en oeuvre par le gouvernement marocain. La même source précise que les chiffres avancés profitent surtout à plus de 50 sociétés transnationales des pays développés contre seulement 7 sociétés africaines, toutes implantées en Afrique du Sud. Une évolution «peut aider les pays en développement à participer aux chaînes mondiales de valorisation dans le secteur des services», précise le rapport de la Cnuced qui pense aussi que l'accès aux marchés internationaux des produits africains passe inévitablement par ce biais, à savoir le secteur des ser-vices. Beaucoup d'efforts restent à faire, donc côté algérien qui doit mettre à contribution ses représentations diplomatiques de par le monde pour attirer les investissements. L'adaptation de la législation en matière économique et commerciale demeure parmi les facteurs stimulants aux investissements directs étrangers.