I L'Algérie est classée parmi les dix premiers pays destinataires des investissements directs étrangers (IDE) sur le continent africain. Dans son rapport sur l'investissement dans le monde 2008 publié mercredi, la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) indique que l'Algérie a enregistré sur la période 2006-2007 des investissements cumulés d'un montant global de l'ordre de 3,4 milliards de dollars. Dans ce classement à l'échelle africaine, il est constaté, cependant, que l'Algérie est devancée notamment par le Nigeria, l'Egypte, l'Afrique du Sud et la Libye en termes de montants des investissements étrangers. Le rapport note, également, que leur montant a atteint, au niveau africain, un niveau record de 53 milliards de dollars en 2007. La Cnuced constate qu'en 2007, les IDE en Afrique ont absorbé, à eux seuls, 82 % du total des investissements et dont le montant annuel par pays est supérieur ou égal à un milliard de dollars. L'Afrique du Nord a attiré 42 % des IDE dans la région, et l'Afrique subsaharienne 58 %. La très forte augmentation des IDE en Afrique et leur rentabilité s'explique par l'explosion des prix des produits de base et par l'évolution des politiques en Afrique, commente cette organisation onusienne. Du fait de l'explosion des prix des produits de base, la rentabilité des IDE a bondi de 31 % en 2007 et le taux de rendement des investissements a été plus élevé en Afrique que dans les autres régions en développement, aussi bien en 2006 qu'en 2007. Une grande partie des IDE, en 2007, a concerné le développement de projets d'exploitation de ressources naturelles, financés pour partie par le réinvestissement des bénéfices dont la part dans le total des IDE a atteint 28 %.Les investissements étrangers dans l'exploitation des ressources naturelles ont contribué à une accélération de la croissance des exportations des principaux pays producteurs. Par ailleurs, les réserves de change de la région ont augmenté d´environ 36 % en 2007, et plus encore dans certains grands pays exportateurs de pétrole comme l'Algérie, le Nigeria et la Libye. Toutefois, en dépit de ces augmentations, la part de l´Afrique s´est maintenue aux environs de 3 % du montant total des IDE dans le monde, constate la Cnuced. Les principaux investisseurs sur le continent ont été les sociétés transnationales (STN) américaines et européennes, suivis des investisseurs africains, en particulier d´Afrique du Sud. Les STN asiatiques se sont principalement intéressées à l'exploitation du pétrole et du gaz et aux infrastructures. Selon les prévisions de la Cnuced, les perspectives d´une nouvelle hausse des IDE en 2008 sont encourageantes compte tenu de la persistance des prix élevés des produits de base, des grands projets déjà annoncés pour l'année en cours, et des paiements à venir liés aux opérations passées de fusions et acquisitions transfrontières. Ainsi, avance-t-elle, les IDE en Afrique pourraient augmenter pour la quatrième année consécutive notant que, pratiquement, toutes les STN envisagent de maintenir ou d'accroître leurs investissements dans la région.