Les deux éléments de la police communale sont tombés sur un faux barrage dressé, hier vers 9h du matin, non loin du village Aït Ouarzedine, dans la daïra de Tadmaït, située à une vingtaine de kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou. Selon des sources sécuritaires locales, les deux gardes communaux étaient à bord d'un fourgon de transport de voyageurs qui se dirigeait vers le village Aït Ouarzedine, distant d'environ 7 km du chef-lieu de Tadmaït, lorsqu'ils tomberont dans un faux barrage dressé par un important groupe de sanguinaires islamistes quelques minutes seulement avant l'arrivée du fourgon. Après la vérification des papiers d'identité de tous les voyageurs, les terroristes ont fait descendre les deux gardes communaux qu'ils ont froidement tués sur le coup. La manière d'agir de ce groupe terroriste, est-il besoin de le souligner, porte à croire que le faux barrage a été dressé spécialement pour attendre les deux gardes communaux. Ce qui laisse donc supposer que ces criminels du GSPC ont bénéficié d'une complicité, au moins sur le plan du renseignement. Des renseignements d'ailleurs souvent précis que les services de sécurité ne doutent plus de l'existence de réseaux de soutien autour de chaque action terroriste perpétrée. De nombreux réseaux de soutien au terrorisme ont été certes démantelés, ces deux dernières années, dans la wilaya de Tizi Ouzou, mais les groupes armés semblent toujours être suffisamment renseignés sur les cibles auxquelles ils s'attaquent. Ce qui ne laisse pas de doute sur l'existence encore de réseaux de renseignements activant au sein de la population et au profit du GSPC. La précision de l'acte d'hier, tout comme celui commis il y a moins de six mois, au même endroit et exactement de la même manière et au cours duquel deux autres gardes communaux ont été également assassinés, confirme que les terroristes étaient bien informés sur les mouvements des personnes ciblées et dans quel véhicule elles étaient. Un acte similaire et avec la même précision a été commis au début du mois d'avril dernier sur la route de Tigzirt où un policier, qui était à bord d'un fourgon, était attendu par les criminels du GSPC qui ont dressé un faux barrage à quelques minutes avant son arrivée et qui, une fois arrivé, le policier a été froidement assassiné devant les autres voyageurs. La même précision était également constatée lors des nombreux kidnappings, une trentaine, enregistrés dans la wilaya de Tizi Ouzou, et dont le dernier remonte à mardi dernier dans la soirée. Jamais jusque-là les terroristes ne se sont trompés sur l'identité de la personne ciblée. Souvent aussi, les terroristes s'avèrent être bien renseignés sur les mouvements des services de sécurité au passage desquels ils placent des engins explosifs qui, dans la plupart des cas, causent des dégâts humains et matériels. Il y a lieu de noter également que si l'acte d'hier est le cinquième depuis le début du Ramadhan, il est à relever qu'il est le troisième en l'espace de quatre jours après l'incursion de Béni Douala et le kidnapping des Ouadhias. Samir Leslous