La taxe sur les véhicules neufs prévue dans la loi de finances complémentaire pour 2008 a été contestée par la majorité des députés, du moins dans leur intervention, lors des débats sur le projet de loi de finances pour 2009. Le Parti des travailleurs, qui a déposé 67 amendements, a proposé la suppression de cette taxe. Certains députés du FLN comptent aussi demander de revoir à la baisse la taxe, qui estiment-ils, pénalisent beaucoup plus le citoyen. Pour rappel le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a démenti mardi l'éventualité de réviser la taxe sur les véhicules neufs prévue dans le projet de loi de finances, affirmant que cette taxe “répond à la politique économique nationale actuelle”. La loi de finances complémentaire 2008 avait institué une taxe variant de 50 000 et 150 000 sur les véhicules neufs de tourisme en fonction de la cylindrée et de la carburation du véhicule. En outre, une autre mesure décidée dans le même cadre, porte sur l'institution d'une redevance de 1% payable par les concessionnaires de véhicules automobiles sur leur chiffre d'affaires annuel. M. Taâzibt député du PT estime que cette taxe érode d'avantage le pouvoir d'achat des Algériens, déjà malmené par les différentes hausses des prix. Le député du PT affirme que son parti a proposé de porter le Smig à 35 000 dinars. “C'est vraiment le minimum du minimum”, souligne-t-il. Le PT s'est appuyé sur l'étude menée par l'UGTA et les Syndicats autonomes, sur les dépenses des ménages, avant la hausse des prix des produits de large consommation pour justifier la hausse du SNMG. L'étude, rappelle-t-il, avait établi un budget mensuel minimum de 33 000 dinars pour une famille de cinq membres ne consommant que des produits locaux. “Les députés ont là une occasion de montrer qu'ils se préoccupent du pouvoir d'achat des citoyens”, indique M. Taâzibt. Le PT a suggéré la création de nouveaux postes budgétaires, dans certains secteurs. “Nous avons pris en charge en fait les demandes exprimées par l'éducation nationale, l'enseignement supérieur, la formation professionnelle, la santé où il y a un déficit de 40 000 paramédicaux”, précise le député du PT. Le Parti des travailleurs, fidèle à sa ligne de défense du secteur public, propose de dégager une enveloppe budgétaire de 1 milliard de dollars qui, progressivement, pourrait atteindre 5 milliards de dollars pour soutenir le secteur public. “Le secteur industriel ne représente que 5% du produit intérieur brut”, se désole M. Taâzibt. Le PT propose aussi l'institution d'une secrétaire sociale dans chaque commune. “40 000 enfants ne rejoignent pas les bancs de l'école chaque année”, estime le député du PT. Par ailleurs, il est revenu une nouvelle fois sur l'accord d'association. S'appuyant sur un article de l'arrangement qui stipule que si l'une des parties est lésée durement, “ce qui est le cas de l'Algérie qui a perdu des milliers d'emplois”, elle peut le dénoncer, le PT suggère de rétablir les tarifs douaniers. Le parti de Louisa Hanoun propose d'augmenter les droits de douane pour les produits finis et semi-finis et à contrario baisser les droits de douane pour les matières premières. Ali Brahimi du RCD, de son côté suggère la création d'un fonds de soutien à l'investissement pour les zones montagneuses, à l'image des fonds mis en place pour les régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Mme Laila Hadj Arab du RCD a déposé un amendement pour la mise en place d'un fonds national pour prendre en charge la pension alimentaire en cas de divorce. La député du RCD motive sa proposition par l'augmentation des taux de divorces. Dans certains cas, l'ex-mari, en chômage et ne disposant pas de revenus suffisants, est dans l'incapacité d'honorer le paiement de la pension. Sur un autre plan, les députés ont regretté la non-présentation par le gouvernement de loi de règlement budgétaire. “Nous aurions aimé examiner d'abord les dépenses inscrites dans le budget avant d'entamer les débats sur la loi de finances 2009”, souligne un député de MSP. Meziane Rabhi