Ce médecin, occupant le poste de chef du département Centre à Sonatrach, a été chargé, au lendemain du séisme, de coordonner toute la couverture médicale de la wilaya de Boumerdès. Liberté : Comment se fait l'intervention de Sonatrach sur le plan médical ? Dr Ighil Mustapha : Depuis le 22 mai, on s'est déployé dans la wilaya de Boumerdès. On a ouvert six unités médicalisées. Les sites sont au stade des 1 200-Logements, au stade communal non loin de l'INH et à la gare routière. Ces trois sites sont situés dans la ville de Boumerdès. Les 3 autres unités sont implantées à Thénia, Bordj Ménaïel et à la Sablière, au Figuier. La prise en charge médicale concerne toute la population sinistrée, installée dans des camps au même titre que les familles des employés de Sonatrach. Que font exactement ces unités ? Chaque unité est composée de médecins, psychologues, infirmiers et assistantes sociales. On a ainsi mobilisé une trentaine de médecins, renforcés par deux équipes (de 14 médecins) de Hassi R'mel et Biskra, ainsi que de 10 psychologues et une dizaine d'assistantes sociales. Ces dernières se chargent des travailleurs de Sonatrach et de leurs familles. Chaque unité médicalisée est dotée de médicaments et d'une ambulance. Elle prend en charge les cas d'urgence et les malades présentant des affections chroniques : diabétiques, HTA, cardiopathie, etc. Ces derniers sont soignés et partent avec des médicaments. Il y a aussi les soins apportés aux enfants (diarrhées, vomissements, pneumopathie...) et aux femmes enceintes. On parle beaucoup de l'expérience de Thénia... En fait, à Thénia, où il y a beaucoup de familles démunies, on a aménagé un petit jardin pour les enfants, avec des jouets. Les enfants sont pris en charge par nos psychologues. Nous comptons faire la même chose à Bordj Ménaïel et à Boumerdès. Mais, nous prendrons certainement d'autres initiatives, en fonction de la réalité du terrain et des sinistrés. Avez-vous décelé des cas de contamination ? On a enregistré à ce jour 8 cas de gale à Thénia et Boumerdès, 18 cas d'intoxication alimentaire, 5 cas de rougeole et 11 cas de conjonctivite. Où se situent vos craintes ? Afin de parer aux éventuelles épidémies, nous allons, dès aujourd'hui, en collaboration avec l'Office algérien d'assainissement, essayer d'améliorer les conditions de vie dans les camps, surtout sur le plan hygiénique. Comme vous le savez, la promiscuité et la vie en collectivité dans des camps de toile créent, en général, toutes sortes de pathologies. Peut-on avoir une idée du montant de l'aide de Sonatrach aux sinistrés du séisme ? Sincèrement, je ne peux pas répondre à votre question. Je peux seulement vous dire que l'entreprise fera ce qu'elle pourra pour apporter sa part de contribution en matière de couverture médicale, de distribution de biberons, de lait, de vêtements, de couvertures, etc. J'ajouterai que Sonatrach, en plus de ses propres stocks, a reçu des dons de médicaments émanant d'associations nationales et étrangères. H. A. - Du 22 au 30 mai 2003, la cellule de crise santé de Sonatrach a assuré 1 400 consultations médicales dans la wilaya de Boumerdès, 268 consultations psycho-pédagogiques ont également eu lieu. Les équipes médicales mobilisées sur les lieux du sinistre ont procédé à 52 évacuations sanitaires, dont 7 vers la psychiatrie. 1 317 personnes ont bénéficié de soins médicaux et 212 enfants ont été examinés, dont 18 ont été vaccinés contre la polio. H. A.