Deux jours avant la date butoir de l'accord de paix conclu à l'initiative du président français entre Moscou et Tbilissi, les troupes russes se sont retirées de toutes les zones tampons adjacentes à l'Abkhazie et à l'Ossétie du Sud. Le retrait russe de la Géorgie, excepté les régions séparatistes prorusses, est intervenu deux mois après une guerre qui a exacerbé les tensions entre Moscou et l'Occident. Faisant preuve de disponibilités, mais sans céder sur l'essentiel, à savoir l'autonomie, voire l'indépendance des deux enclaves, objet de litiges avec Tbilissi, Moscou a même invité les représentants de l'OSCE à accompagner la dernière colonne russe qui a retraversée la frontière. Au même moment, le président russe Dmitri Medvedev était à la World Policy Conference d'Evian pour marquer son retour sur la scène occidentale. Le président français, Nicolas Sarkozy, hôte de la conférence, devait saluer son homologue russe pour “avoir tenu sa parole”. Les Etats-Unis se sont également réjouis de cette décision. “La Russie commence en fait à respecter l'accord du 8 septembre avec l'Union européenne”, a souligné le porte-parole du département d'Etat Sean McCormack. L'accord conclu le 8 septembre par Dmitri Medvedev et Nicolas Sarkozy, en sa qualité de président en exercice de l'UE, prévoyait le retrait total des troupes russes après le déploiement dans la région d'observateurs de l'UE. Ces derniers, qui n'ont toujours pas accès en Abkhazie et en Ossétie du Sud, vont se concentrer sur la construction d'une relation de confiance entre Géorgiens et séparatistes. Il reste que sur le front diplomatique, le respect du calendrier devrait avoir des conséquences positives pour la Russie. Les négociations pour un accord-cadre de partenariat UE-Russie pourraient reprendre, après avoir été ajournées après l'intervention militaire russe. Le président français a même laissé entendre que les représentants des territoires séparatistes pourraient participer aux discussions qui doivent s'engager le 15 octobre à Genève sur la sécurité dans la région, jugeant que tous les acteurs concernés devaient être présents. Et pourtant, Moscou a reconnu le 26 août l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, au grand dam des Occidentaux qui réclament le respect de l'intégrité territoriale de la Géorgie. D. B./Agences.