Bien que ce passage, ô combien contraignant et si exigeant, au troisième tour des éliminatoires jumelées du Mondial et de la CAN 2010 ait été apprécié à sa juste valeur par tous les initiés du sport le plus populaire en Algérie, un juste retour sur terre s'impose dans la mesure où il est certainement clair que, pour l'instant, la sélection nationale n'a ni billet pour la World Cup en main ni réservation officielle pour l'édition angolaise du tournoi continental. Le plus dur restant encore à faire pour que l'Algérie du football signe enfin son si attendu retour dans la cour des grands d'Afrique, la priorité est désormais de bien préparer la phase finale et la plus importante de ces éliminatoires à rallonge que constitue ce troisième tour. Bien sûr que c'est toujours rassurant et doublement bénéfique pour le moral des troupes que de revenir indemne du guêpier libérien. Bien sûr que c'est assurément réconfortant que de terminer ce difficile examen de passage sur un cri de joie, symbole de qualification. Bien sûr que c'est plus que jamais valorisant que de sortir de cette poule à piège en pole position, une marge devant le toujours redoutable Sénégal et bien loin de cette Gambie de funeste mémoire qui nous avait barré le chemin de la dernière CAN. Les matraques en plus. Mais il est tout aussi sûr que tous ces sacrifices consentis et ces efforts déployés ne vaudront que par le résultat final qu'annoncera le classement au sortir du troisième tour à venir. Il ne servirait à rien que d'arracher dix points de haute lutte pour ne pas accrocher, ne serait-ce que le dernier wagon menant à la lointaine Luanda. Désormais, les Verts savent qu'ils ne sont qu'à six rencontres seulement d'une participation historique au premier Mondial qui posera son magique chapiteau au fin fond du continent noir. Quitte à combattre, à se lancer dans une bataille et à souffrir pour une qualification, autant que ce soit une qualif' pour l'épreuve la plus prestigieuse, la Coupe du monde. Car, ce ne sont certainement pas le Togo et l'Angola, deux des cinq récents mondialistes, qui devancent l'Algérie pour ce qui a trait aux talents purs, aux techniciens de valeur ou, carrément, aux moyens financiers ! Pour être constituée de ce qui se fait de mieux en produits pro' éparpillés aux quatre coins de l'Europe, pour être drivée par l'un des entraîneurs les plus cotés d'Afrique, et pour disposer d'une si respectable assise financière à faire pâlir d'envie une Amérique en crise, l'Algérie a le droit de rêver. Il lui incombe désormais le devoir de bien se préparer à cette si importante échéance. Figurer parmi les trois premiers d'un groupe à quatre, ce n'est certainement pas la mission la plus ardue qu'aura à faire un candidat à la CAN. Terminer premier de la classe et défoncer les portes de l'élite mondiale relève, en revanche, de la performance de très haut niveau à laquelle la sélection nationale devrait, en ce sens, aspirer. Elle en a les moyens. Elle en a l'envie. À elle désormais d'en détenir la volonté. Cette si transcendante “grinta” algérienne qui lui faisait si cruellement défaut à l'heure de ses échecs passés… A. Karim