La direction de l'éducation a durci le ton en tentant de casser la grève à travers des poursuites judiciaires contre 39 enseignants ayant refusé de signer, jusque-là, leur PV d'installation et des retraits d'un certain nombre de jours de salaire à leurs autres collègues grévistes. Depuis le premier jour de la nouvelle année scolaire, l'enseignement dans les lycées et technicums de la wilaya est particulièrement ébranlé par le mouvement de grève qu'observent les enseignants du secondaire affiliés au Cnapest (Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique). Les principaux protagonistes dans cette crise qui semble s'installer dans la durée, le conseil de wilaya de cet organe syndical et la direction de l'éducation en l'occurrence, ne sont pas parvenus à un terrain d'entente concernant les revendications soumises au dialogue. La fédération des associations des parents d'élèves a bien tenté sa médiation en vue du règlement du différend, mais sans pour autant aboutir au déblocage de la situation. Le Cnapest, fort d'une représentation de ses bases avec quelque 450 enseignants, parmi un effectif composé de 1 200 professeurs affectés dans le palier du secondaire, poursuit, depuis la rentrée scolaire, le mouvement de grève et reste, selon le conseil de wilaya, catégorique quant à la concrétisation de ses revendications, à savoir la revue de la carte scolaire, les critères et le système de mouvements du corps enseignant ainsi que l'ouverture du dialogue devant le partenaire social. De son côté, la direction de l'éducation ne semble pas très convaincue du fait qu'aucune mesure allant dans le sens de l'apaisement n'a été profilée. Pire encore, elle durcira le ton en tentant de casser la grève à travers des poursuites judiciaires contre 39 enseignants ayant refusé de signer, jusque-là, leur PV d'installation et des retraits d'un certain nombre de jours de salaire à leurs autres collègues grévistes. Outre ces 39 professeurs, qui viennent de subir une première désagréable correction par la retenue de l'intégralité de leur salaire du mois, et qui ont été poursuivis en justice à titre individuel, la 40e action en justice a été introduite contre le bureau exécutif de wilaya du syndicat concerné. Convoqués la semaine passée, et dans l'optique de permettre à leur défense de s'enquérir du dossier censé les accabler, les enseignants ont dû solliciter le report de leur procès. De nouveau, ils se retrouveront, aujourd'hui mardi, devant le tribunal administratif. Hier, ils étaient à leur troisième sit-in observé devant la direction de wilaya de l'éducation par des dizaines de grévistes protestataires. Dans ce climat conflictuel qui, certainement, ne profite à aucune partie, ce sont les milliers d'élèves, notamment ceux des classes d'examen, pour lesquels le retard funeste se cumule, qui demeurent les plus lésés de par la compromission de leur cursus scolaire. M. O. T.