Les travaux du septième conseil d'association Union européenne-Maroc, de lundi dernier, ont été sanctionnés par un communiqué des vingt-sept ministres européens des Affaires étrangères qui indique que l'UE est “pour une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permet l'autodétermination du peuple sahraoui”. L'Union européenne semble se positionner davantage du côté de la légalité internationale dans le conflit du Sahara Occidental, si l'on en juge par le contenu du communiqué rendu public, à l'issue de la septième réunion du conseil d'association entre l'UE et le Maroc, qui s'est tenue lundi dernier au Luxembourg. Au grand dam de Rabat, les chefs européens de la diplomatie ont estimé qu'“il est important que les négociations, conduites par l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, puissent parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental comme le disposent les résolutions des Nations unies”. Bruxelles affirme, par ailleurs, apporter son “plein appui à la pleine mise en œuvre de la résolution 1813 du Conseil de sécurité, adoptée à l'unanimité le 30 avril 2008, qui demande aux parties de faire preuve de réalisme et d'esprit de compromis et d'engager des négociations de fond”. Ce discours plus conforme à la légalité internationale, laquelle assure au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination, est contraire aux positions de certaines capitales européennes, notamment Paris et Madrid, qui soutiennent la proposition marocaine d'autonomie. Ainsi, l'Union européenne se dit convaincue que les parties en conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario, “doivent entrer dans une phase plus substantielle de négociations et faire preuve de retenue, de bonne foi, de réalisme, d'engagement et d'esprit de compromis”. En d'autres termes, aucune partie ne peut imposer quelque chose à l'autre comme tente de le faire le Maroc actuellement en faisant de son plan d'autonomie, la seule base de négociations avec les Sahraouis. D'ailleurs, il est clairement précisé dans le communiqué que l'UE a pris note de la proposition marocaine présentée le 11 avril 2007 au Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, ainsi que de la proposition du Front Polisario présentée au Secrétaire général le 10 avril 2007. Partant de là, l'Union européenne exprime son “plein soutien aux négociations de Manhasset sur le statut futur du Sahara occidental, lancées l'année dernière avec l'adoption de la résolution 1754 du Conseil de sécurité”. Ne s'arrêtant pas à ce stade, les ministres européens des Affaires étrangères réaffirment que l'UE exprime “son attachement à la situation des droits de l'homme au Sahara Occidental et rappelle les obligations qui incombent à chaque partie”, et encourage, à cet égard, le Maroc à considérer la possibilité de l'organisation par voie terrestre des visites familiales. Dans le même ordre d'idées, Bruxelles invite le Maroc à sauvegarder la liberté d'association et de rassemblement, notamment dans les territoires occupés du Sahara Occidental, appelant les forces d'autorité marocaines à faire preuve de retenue dans le recours à la force. Merzak T.