Tayeb Louh s'insurge contre la hausse des dépenses en médicaments qui frappe la sécurité sociale. Tous les médicaments répondant aux conditions «requises» seront soumis désormais au tarif de référence. C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. Il s'exprimait à l'occasion de la 1re Journée d'information sur le tarif de référence de remboursement du médicament. «La consommation du médicament générique a connu une nette évolution depuis l'application du tarif de référence en 2006», a constaté le ministre. Selon Tayeb Louh, depuis le mois d'octobre 2008, la liste des médicaments soumis au système du tarif de référence a été élargie à plus de 180 nouveaux médicaments, portant le nombre total de dénominations communes internationales (DCI) remboursables sur la base d'un tarif de référence, à près de 300 sur les 1 199, soit près de 2100 marques sur près de 3500 au total. L'objectif, ajoute-t-il, consiste à réguler le marché du médicament sur la base des intérêts communs. «Il s'agit d'une décision politique. Le chef de l'Etat a instruit le gouvernement d'encourager le recours au médicament générique et, par conséquent, la préservation du système de la sécurité sociale en Algérie», a-t-il encore souligné. Pour M.Louh, il est «inacceptable» que des pays développés encouragent l'application du tarif de référence, alors qu'en Algérie, il y a eu une levée de boucliers. «La récréation est terminée depuis longtemps. Il n'y a pas de chasse gardée en Algérie. Les intérêts du pays passent avant tout», a-t-il lancé. M.Louh a indiqué aussi que l'application du tarif de référence «a permis de réduire de 50% les prix des médicaments». Le ministre a précisé que des «mesures incitatives ont été initiées au profit des professionnels activant dans le secteur, en premier lieu les pharmaciens», soulignant que «la convention liant le Syndicat national des pharmaciens d'officine avec la Sécurité sociale a pour but de revoir à la hausse la marge bénéficiaire». Dans ce sens, M.Louh a également déclaré que le projet de convention avec le médecin traitant sera lancé à Annaba, comme wilaya-pilote, avant que cette opération ne s'étende à d'autres wilayas. En outre, le premier responsable du département du travail a également affirmé que l'Algérie continuera d'encourager l'investissement dans le domaine de l'industrie pharmaceutique, soulignant que cela concerne les nationaux, les étrangers ainsi que les opérations de partenariat. Il a annoncé que des décisions «importantes» seront prises dans les prochaines semaines pour «encourager» ces investissements à même de «créer des postes d'emploi, d'autant plus que l'Algérie offre des conditions meilleures dans le domaine de l'investissement». Tayeb Louh s'insurge, par ailleurs, contre la hausse des dépenses en médicaments qui frappe la sécurité sociale. «Les dépenses du médicament de la sécurité sociale deviennent inquiétantes puisque une évolution de plus de 30% par rapport à 2007 est déjà enregistrée au premier semestre 2008», a-t-il fait remarquer. De son côté, le directeur général de la sécurité sociale au ministère, M.Bourkaïeb, a évoqué, dans son intervention, les différents textes législatifs ayant induit la réforme du secteur, insistant sur l'«amélioration» de la qualité des prestations et la modernisation des services de la sécurité sociale.