La première défaite à domicile du CRB aura finalement été fatale à ce qu'il convient de désigner désormais comme l'ex-entraîneur du Chabab. L'échec face à l'USMB n'étant pas encore consommé que Mohamed Henkouche avait, en effet, déjà annoncé sa démission. “J'ai vraiment passé un très mauvais après-midi, concède, lucide, le technicien. En dépit d'avoir fait pourtant un bon match dans l'ensemble.” “Je pense que, malgré la défaite, nous avons fait un bon match. Mais bon, le résultat prime toujours la manière, surtout ici en Algérie. Et, ma foi, je n'ai pas exception à cette règle”, dit encore un Mohamed Henkouche encore “profondément marqué par la furia des supporters et le silence coupable des dirigeants”. “Comme en pareille circonstance, les supporters, que Dieu leur pardonne, ne m'ont guère ménagé. C'était un moment difficile et très pénible à vivre. N'ayant pas été respecté, j'ai alors décidé de rendre le tablier en annonçant ma démission à mes responsables. Une proposition que les dirigeants du Chabab n'ont pas mis trop de temps à étudier. J'ai d'ailleurs été un peu surpris qu'en dépit du gigantesque travail qu'on avait effectué ensemble, personne n'a rien fait pour, ne serait-ce que tenter de m'en dissuader. Je dis bien tenté car, mon départ étant devenu inévitable, mes principes ne m'auraient jamais permis de continuer alors qu'on m'avait, quelques minutes auparavant, manqué de respect”, a tenu ainsi à préciser Henkouche pour lequel, “cette histoire de Belayachi y est sûrement pour quelque chose”. “Vu mon âge et la grande expérience que j'ai cumulée aussi bien en tant que joueur que comme entraîneur, je ne suis pas dupe pour croire tout ce qui m'est raconté. Ce divorce, je le sentais venir. Pour tout vous dire, lorsque ces bruits de couloirs annonçant une arrivée imminente de Belayachi devenaient persistants, j'ai interpellé mes dirigeants pour qu'on m'explique les tenants et les aboutissants de cette histoire. On m'a alors affirmé qu'il leur était impossible de ne pas rester en contact avec Belayachi qui, d'après eux, est un excellent ami du comité directeur. Un des responsables est même venu me dire que pour lui, Belayachi est un papa ! Je me demande, cependant, pourquoi ce papa n'avait pas annoncé la saison dernière, lorsque l'équipe jouait sa survie en première division, ou en début de saison lorsqu'il y avait un énorme chantier à construire et un grand travail à effectuer pour préparer l'équipe !” souligne, amer, l'ex-driver bien connu du MCO, du CSC et de l'ASMO, entre autres. Du goût d'inachevé, il y en avait d'ailleurs énormément dans la bouche de Henkouche, jeudi soir. “Bien sûr que je ressens de l'ingratitude à mon égard. Car toute l'Algérie du football est témoin de ce qu'on a accompli depuis l'été dernier. Mais bon, il existe toujours cette espèce de dirigeants qui croient que l'on récolte aussitôt que l'on sème. C'est dommage, dans la mesure où nous avions un bon groupe, jeune, capable d'aller loin. Il aura fallu une seule défaite pour que Henkouche devienne incompétent. Ce n'est pas normal tout cela, mais je commence à y être habitué…”, dit encore Mohamed Henkouche, non sans qualifier son départ “d'irrévocable”. A. Karim