Un groupe de salariés du pétrole, d'origine chinoise, travaillant au Soudan ont été enlevés dans la région d'Abyei, une zone pétrolifère, théâtre d'un désaccord entre les autorités de Khartoum et des indépendantistes.Les travailleurs étaient employés par la compagnie chinoise CNPC qui a obtenu de gigantesques facilitations dans le pays. Des rebelles du Darfour, région occidentale du Soudan en guerre civile depuis 2003, pratiquent régulièrement des enlèvements de ressortissants étrangers travaillant dans l'industrie pétrolière, particulièrement pour des sociétés chinoises en raison de leurs liens étroits avec Khartoum. En 2011, la population doit décider par référendum si la région d'Abyei, située sur la ligne de partage entre nord et sud du Soudan, doit rester dans le Nord ou être intégrée au Sud semi-autonome, et si le Sud doit proclamer ou non son indépendance. Cet enlèvement s'est déroulé au moment où le commandant de la force ONU-UA de maintien de la paix au Darfour a estimé qu'il n'y avait pas de perspective de paix dans l'immédiat. “Honnêtement, je ne vois aucune perspective de paix dans l'immédiat au Darfour, car il y a beaucoup trop d'intérêts en jeu”, a dit le général Agwai, révélant qu'il existe plus d'une vingtaine de mouvements rebelles pour une population de six millions de personnes. Pour lui, le conflit n'était plus simplement Africains contre Arabes ou interafricains mais des luttes impliquant des puissances extra-africaines. La Ligue arabe, pour sa part, ne désespère pas de trouver une issue au moins au président soudanais menacé du Tribunal international pénal. En septembre, l'organisation panarabe a décidé la mise sur pied d'un comité ministériel sur le Darfour présidé par le Qatar et dont les autres membres seront l'Algérie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Libye et la Syrie. Sa mission sera de superviser des négociations de paix sur le Darfour en collaboration avec le médiateur de l'ONU et de l'Union africaine. Cette initiative de la Ligue a d'ores et déjà été rejetée par certains groupes rebelles. Le président Béchir, de son côté, a lancé l'Initiative du Peuple du Soudan rassemblant différentes forces politiques du pays dans l'espoir de parvenir à un accord de paix.