Le secteur de l'agriculture demeure indubitablement un élément fondamental pour l'affermissement de la prépondérance nationale, voire de l'économie de notre pays qui n'est pas épargnée, qu'on ne se le cache pas, par le poids de la crise financière mondiale qui génère de sombres retombées sur la sécurité alimentaire. C'est du moins ce qu'avait annoncé, hier, à partir du podium de la salle des conférences de l'université Ibn-Khaldoun de Tiaret, Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural. C'est dans ce sillage, précisera l'orateur devant une assistance composée de représentants venus des treize wilayas de l'Ouest, que le gouvernement s'est engagé dans un programme d'envergure, initié par le président de la République, qui consiste à redonner espoir à l'ensemble des acteurs du secteur, notamment les éleveurs, les céréaliers…, en les soutenant dans le parcours de la campagne agricole qui est à son entame par des aisances possibles (crédits et semences). “Actuellement, même si on dispose de fonds conséquents, on ne peut rien faire ni avoir sur l'échiquier international si les ressources agricoles, comme le lait, les viandes et les céréales, sont dérisoires”, avait-il ajouté en exhortant les concernés à consolider leurs efforts avec abnégation et sérieux afin de faire face à ce qui est devenu, par le temps, une menace mondiale. Le ministre dira qu'après la wilaya de Sétif, où sont regroupés les acteurs de l'agriculture des 14 wilayas de l'Est, son choix est porté sur Tiaret, à l'Ouest, pour la simple raison que ces deux régions sont à jamais considérées comme les plus productrices en céréales. “Il ne faut surtout pas ignorer que notre pays a été contraint, durant ces deux dernières années, à débourser plus de deux milliards de dollars pour maintenir les prix ayant subi des augmentations”, devait-il aussi préciser en soulignant que l'Algérie accuse des importations estimées à 70% des produits alimentaires. Dans ce contexte, il tentera, à travers une sensibilisation plus objective, d'inculquer l'idée de “compter sur soi” aux agriculteurs afin de pouvoir renverser la vapeur et arriver à exporter plus de 70%. Il s'agit, selon le ministre, d'une carence qui trouve son corollaire dans le fat que durant une période bien précise, la statique de l'investissement productif était freinée et les ressources de l'Etat étaient en grande partie détournées vers la consommation. Durant les débats, le ministre n'a pas été sans évoquer la fuite en avant, tant des agriculteurs que des autorités concernées, qui ne fait qu'accentuer la disette. Dans la foulée, il affirmera que son département compte mettre en branle, d'ici à la fin de l'année, un plan de travail consistant en la signature de contrats quinquennaux de performance avec l'ensemble des wilayas et ce, dans le but de d'engager des programmes de proximité devant mener au renouveau rural qui permettra d'assurer une nette amélioration de la production nationale. En marge de son discours, le ministre s'est dit quelque peu frustré par le niveau des interventions qui relèvent d'un pessimisme inexpliqué. Néanmoins, l'intervention d'une opératrice économique, Mme Bouchareb en l'occurrence, n'a pas manqué de plonger toute l'assistance dans un silence de mort en faisant état de sa situation et de toutes les péripéties dont elle est victime de la part de la BADR. “M. le ministre, en ma qualité de pépiniériste engagée à honorer les différentes conventions entérinées dans le cadre du programme FNDRA, je me vois actuellement menacée de prison pour la simple raison que je suis endettée jusqu'aux os”, dira, dans un climat d'affliction inégalée, cette dame qui rappellera au membre du gouvernement qu'elle a sacrifié son capital et son fils décédé sur le chantier pour qu'en fin de parcours, la BADR s'entête à la régulariser. Il s'agit, somme toute, d'un SOS que le ministre dira avoir bien noté. “Des instructions fermes ont été déjà données pour déclencher des enquêtes devant parvenir à assainir tous les litiges et chacun y trouvera son compte”, assurait-il enfin. R. SALEM