Pour une première, c'en est une. Le Forum des chefs d'entreprise vient de publier l'indice de confiance de ses membres, résultat d'une enquête du mois de mars 2003. Les patrons n'ont pas le moral. L'indice de confiance a été estimé à -8,49%. Quatre paramètres ont été pris en compte dans l'établissement de cet indice de confiance. Il s'agit du climat économique général, de l'évolution des prix de vente, du niveau de la demande et de l'état des stocks. Une précision : l'enquête a été réalisée avant que ne survienne le terrible tremblement de terre qui a touché les wilayas de Boumerdès et d'Alger ainsi que certaines localités de la Kabylie. Plus de 48% des chefs d'entreprise pensent que le climat économique s'est détérioré, au cours du premier trimestre 2003. 45% le jugent en stagnation. 6% des avis exprimés, seulement, ont une opinion positive. Les turbulences et l'instabilité politiques ont sûrement influencé, et d'une manière négative, l'opinion des opérateurs économiques regroupés au sein du Forum des chefs d'entreprise. C'est ce facteur, climat économique, ainsi que le niveau, jugé faible, de la demande qui ont tiré l'indice de confiance vers le bas. En matière de demande (carnets de demande), la majorité des chefs d'entreprise la considère insuffisante. L'enquête note tout de même qu'une proportion importante des patrons, 22%, est satisfaite des carnets de commande du premier trimestre en ce qui concerne la demande en provenance de l'étranger. 12% le sont pour la demande locale. 58% des chefs d'entreprise membres du Forum, qui ont répondu à la question relative au niveau de la demande, pensent que le premier trimestre est caractérisé par une stagnation. Mais ceux qui ne sont pas satisfaits du niveau de leurs carnets de commande sont nettement majoritaires. Il dépasse de 18% les satisfaits. Les chefs d'entreprise appréhendent le second trimestre avec optimisme. 33%, soit le tiers des membres du Forum, s'attendent à une amélioration des conditions économiques pour le deuxième trimestre. 23% seulement ont exprimé un avis contraire. Ce regain de confiance est toutefois altéré par la crainte de l'augmentation des stocks de leurs productions. C'est que l'offre est plus forte que la demande. 63% s'attendent à une stagnation du niveau des stocks de leurs productions. 20% prévoient une hausse des stocks de leurs produits. 17% par contre pensent qu'il y aurait une impulsion des ventes. L'amélioration du climat économique général et la hausse des prix de vente des produits de l'industrie algérienne, attendues par les chefs d'entreprise, pourraient, affirme-t-on, ne pas s'accompagner d'un accroissement de la demande à la mesure de l'offre. Il y a risque de voir les stocks se gonfler. Par ailleurs, 88% des chefs d'entreprise membres du Forum estiment que le niveau actuel du taux de change du dinar est très défavorable à leurs activités, d'autant que les besoins en crédits à court et moyen terme devraient, selon 43% des avis exprimés, connaître une hausse pour les trois prochains mois. Pour 66% des chefs d'entreprise, la concurrence des biens et services importés, déjà jugée forte, va s'intensifier. En revanche, 34% affirment qu'elle restera inchangée. M. R.