Les commandes sont en baisse. Pour sa troisième enquête entrant dans le cadre de la mise en place du baromètre économique, le forum des chefs d'entreprise (FCE) relève la persistance d'une situation économique “assez préoccupante”, en dépit d'une amélioration, très légère du reste, de l'indice de confiance, du mois de mai 2003, des membres de cette organisation patronale par rapport à celui affiché en mois d'avril dernier. Pour le mois de mai, l'indice de confiance est de -9, 54% contre -10,17% en avril, soit un gain d'un peu moins d'un point. Pour rappel l'indice de confiance est un indice composite qui synthétise le solde d'opinion des membres du Forum des chefs d'entreprise sur la tendance des facteurs les plus influents sur l'activité industrielle. Il s'agit du climat économique, du volume de la production industrielle, des niveaux des prix et enfin de la qualité de service du système bancaire. L'examen du solde d'opinion des membres du FCE laisse apparaître une nette prédominance des avis négatifs. Si par rapport au premier trimestre, le climat économique s'est légèrement amélioré, l'opinion des membres du Forum demeure négative. L'indice sur cette question est de -22,22% en mai contre -26,1% en avril, soit un gain de 4 points. Pour le prochain trimestre, les membres du FCE affichent une certaine prudence. Alors que leurs opinions étaient positives en mars et en avril derniers avec respectivement 9,68% et 9,10%, en mai, l'indicateur affichait 0%. C'est le cas aussi de l'évolution des prix de vente. Les membres du Forum ont revu à la baisse leur pronostic sur cette question. L'optimisme affiché au mois d'avril, avec un solde d'opinion positif, s'est quelque peu tempéré. En mai, cet indicateur n'est que de 16,13%. D'avril à mai 2003, l'opinion des membres du FCE n'a pas significativement évolué sur un bon nombre de questions, entre autres, la production, l'emploi, la qualité du service bancaire, les intentions d'investissement, les crédits à moyen et long termes, le taux de change. 81% des membres du Forum des chefs d'entreprise considèrent que le niveau du taux de change actuel du dinar est défavorable à leurs activités. Concernant l'emploi, trois chefs d'entreprise sur quatre estiment que l'emploi a stagné, soit 74% des enquêtés. 13% pensent qu'il a augmenté et 13% affirment le contraire et trouvent qu'il a augmenté. Le solde d'opinion en faveur de l'accroissement des capacités de production a aussi accusé un léger recul. L'indicateur est passé de 13,04% en avril à 10,34% en mai. En mars, il était de 36,36%. Cette forte baisse traduit le changement d'intentions d'investissement pour bon nombre de chefs d'entreprise. D'autant que ces derniers font part d'une nette diminution des commandes de leurs clients nationaux au titre du second trimestre de l'année. L'indice affiche -30% en mai contre -20,59% en mars et -20,80 en avril, soit un recul de neuf points. 44% considèrent les niveaux de stocks des produits fabriqués supérieurs “au niveaux enregistré en situation normale”, résultant probablement des difficultés d'écoulement. 48% trouvent les niveaux de leurs stocks normaux compte tenu de la saison. La concurrence par les importations des biens et services constitue une préoccupation majeure pour les membres du FCE. 58 à 63% estiment qu'elle s'est intensifiée durant les trois derniers mois précédant mai et qu'elle va encore s'intensifier durant les trois prochains mois. Concernant les banques, 71 à 73% des patrons d'entreprise déclarent n'avoir pas constaté de changement dans la qualité et les services du système bancaire au cours de ces derniers mois. La proportion de ceux qui pensent qu'il y a eu détérioration dépasse de près de 10% ceux qui estiment avoir enregistré une amélioration. D'autant que les besoins de crédits à court, moyen et long termes, au cours des prochains mois, pour 42 à 45% vont augmenter. M. R.