Le coût de ce mégaprojet intégré est estimé à 6 milliards de dollars. Il procurera 1 milliard de dollars de revenu annuel à l'exportation pour l'Algérie. “Nous allons relever le défi”, a affirmé le président-directeur général de Sonatrach, M. Mohamed Meziane, en marge de la visite, dimanche du ministre de l'Energie et des Mines, des différentes installations au champ gazier de Gassi Touil, à Hassi-Messaoud. M. Mohamed Meziane est confiant de la capacité de la compagnie nationale d'hydrocarbures “à mener à bien” ce projet. “Les choses fonctionnent normalement. Tous les contrats de services ont été transférés à Sonatrach”, souligne M. Meziane, au pied d'un appareil de forage de l'ENTP. “Les travaux se déroulent mieux qu'avec les autres (Repsol et Gas Natural, ndlr). Avec eux, il y eut des incidents, un incendie, ils n'ont pas bien géré la situation”, a souligné pour sa part Chakib Khelil, lors d'un point de presse à l'issue de la visite. Le ministre de l'Energie a indiqué que la procédure d'arbitrage international entre la Sonatrach, d'un côté, et Gas Natural et Repsol, de l'autre, dans le dossier Gassi Touil se poursuit. “Il n'y a rien de nouveau”, a répondu M. Chakib Khelil aux questions des journalistes. Sonatrach a transmis son rapport au juge, et elle attend que les entreprises espagnoles transmettent leur rapport. “Cela doit se faire à la fin de ce mois. Le tribunal international va trancher après. Il faut attendre 2009 et 2010 avant que le tribunal ne tranche”, explique le ministre, précisant qu'“entre temps, nous développons normalement et sans problème le gisement”. Sonatrach, faut-il le rappeler, n'a jamais voulu s'exprimer sur le montant des réparations qu'elle entendait réclamer aux deux groupes espagnols, laissant la procédure d'arbitrage suivre son cours à Genève, en Suisse. Sonatrach a repris les travaux, en effort propre, sur les chantiers du projet gazier de Gassi Touil. Le groupe pétrolier national a procédé à la réouverture des champs fermés. “Depuis la reprise des activités en effort, six puits ont été déjà forés. 850 tonnes de brut par jour, 400 tonnes de condensat par jour, 4,5 millions de standard mètres cubes de gaz naturel sont produites”. Cependant, le ministre juge le rythme des forages lent. Le ministre relève que les forages de puits prennent pratiquement trois mois. “Après 32 ans, on est au même niveau. Ce n'est pas normal. On aurait dû améliorer la performance du forage. 3 mois, c'est trop lent !” estime le ministre de l'Energie. Le développement de tous les gisements du champ gazier de Gassi Touil permettra la production de 6 à 7 milliards de mètres cubes par an, soit 20 millions de mètres cubes par jour de gaz, qui vont alimenter l'unité de GNL d'Arzew, confiée à Saipem, et plusieurs milliers de tonnes de condensat et de GPL,. “Le projet de Gassi Touil va assurer un milliard de dollars de revenus à l'exportation”, a indiqué le ministre. Concernant l'investissement, M. Chakib Khelil a estimé le coût des forages entre 200 et 300 millions de dollars, les installations, globalement, 700 et 800 millions de dollars. “Nous parlons au moins d'un à deux milliards de dollars pour le développement du gisement et le gazoduc”, souligne le ministre de l'Energie. À ce montant, il faut ajouter plus de 4 milliards de dollars pour l'usine de gaz naturel liquéfié (GNL) d'Arzew. Le ministre a, par ailleurs, inspecté une station de production électrique, d'une capacité de production de 220/30 kilovolts. M. Chakib Khelil a, entre autres, visité la ferme agricole pilote de Gassi Touil relevant de la compagnie Sonatrach. S'étendant sur une surface de 1 000 ha, cette ferme, qui compte 50 têtes bovines et près de 157 têtes d'ovins, renferme également une pépinière de différentes essences forestières destinées à l'embellissement de l'environnement des bases de vie des entreprises pétrolières installées dans la région. Outre la culture maraîchère, des cultures sous serres et de l'arboriculture, cette ferme est dotée de 7 forages utilisés pour l'irrigation. M. R.