Le chiffre d'affaires de l'ensemble des exportations enregistré par Sonatrach durant les quatre premiers mois de l'année en cours a dépassé les 17 milliards de dollars US. Si la compagnie nationale poursuit l'exercice actuel sur ce même rythme, elle atteindra les résultats réalisés en 2006. Mieux, dans sa stratégie, Sonatrach envisage d'avoir des réserves à l'étranger et de réaliser une bonne partie de ses recettes à partir de ses activités à l'international à l'horizon 2015. Le choix du marché américain pour les investissements de l'entreprise nationale n'est pas fortuit. M. Mohamed Meziane, président-directeur général de Sonatrach, estime que c'est un marché qui a besoin de gaz naturel pour son économie et sa production arrive à la limite ; elle est à l'état stationnaire. Les Américains sont en train de développer des terminaux de réception. “C'est un marché potentiel, valorisant et très demandeur qui se chiffre à des centaines de milliards de m3 de gaz naturel. Il est tout à fait naturel qu'il soit notre cible”, affirmera M. Meziane. Le marché américain, rappellera-t-il, a été déjà pénétré par Sonatrach dans les années 1970. “Nous y allons mais après avoir étudié ce marché et pris toutes les précautions d'usage à travers une réservation de nos capacités en GNL aux USA avec un arbitrage des autres marchés au nord de l'Europe, sur l'Atlantique et probablement en Asie. Nous allons assurer cet arbitrage en fonction de l'économie bien sûr”, expliquera le P-DG. Pour lui, Sonatrach vise à être présente sur ce marché pour la commercialisation comme cela est effectué en Grande-Bretagne et tel qu'il est envisagé en France, en Espagne et en Italie. Il s'agit de location dans des terminaux mais à l'avenir, d'autres opportunités telles que la génération électrique et la vente en gros ne sont pas écartées. Ces investissements que réalisera Sonatrach avec ses partenaires, propriétaires de terminaux, avouera M. Meziane, ne sont pas trop coûteux par rapport au gain. Ainsi, la compagnie nationale ambitionne d'augmenter ses exportations en gaz vers les Etats-Unis de 4 milliards de m3 à 10 voire 12 milliards de m3. “Nous sommes en train de commercialiser 2 à 3 milliards de m3/an de GNL sur le marché américain”, indiquera hier le P-DG sur les ondes de la radio Chaîne III. Sonatrach veut, selon lui, avoir plus de flexibilité non pas seulement les gazoducs, pipelines mais aussi du GNL. Elle a toujours développé les deux activités à raison de 50% chacune. Ce qui lui confère une meilleure sécurité en matière de recettes, de présence sur le marché et une valorisation en gaz naturel. Sonatrach prévoit d'exporter quelque 60 milliards de m3 de gaz dont la moitié est du gaz naturel et l'autre du GNL, mais l'incident sur le site de Skikda a fait perdre à l'entreprise 4 milliards de m3 sous forme de gaz naturel. Néanmoins, les deux projets prévus à savoir la reconstruction de l'usine de Skikda avec une capacité plus importante et celui du GNL intégré de Gassi Touil. Ce qui portera les capacités à 12 milliards de m3 à exporter sous forme de GNL. Ces quantités seront exportées aux USA, à l'horizon 2010. Pour le moment, la part de Sonatrach dans le marché américain est estimée à 5%. Badreddine KHRIS