Membre du comité d'organisation du Sila, le syndicat des libraires algériens Aslia, par la voix de Sid-Ali Sakhri, s'exprime sur les nouvelles mesures prises à cette 13e édition des éditeurs placée sous le signe de la maturité. Liberté : Quelles sont vos attentes par rapport à cette nouvelle édition et quelles ont été vos actions ? Sid-Ali Sakhri : Cette année, la 13e édition du Sila est celle de la maturité. Nous avons décidé de recadrer le Salon en limitant le nombre d'exemplaires. C'est un Salon de l'éditeur. Nous aurons 120 000 titres et nous voulons remédier aux cartons et violations du règlement des éditions précédentes, comme par exemple le fait de retrouver le même ouvrage dans 5 ou 6 stands différents. On a compris quelles étaient nos faiblesses et je pense que cette édition du Sila sera une réussite grâce à trois facteurs. Il y a d'abord l'engouement du public puisque l'année dernière, nous avons enregistré 400 000 entrées payantes, ce qui représente un chiffre extraordinaire. Il y a aussi l'offre qualitative et, puis, nous avons le programme d'animation qui est très intéressant avec 45 cafés littéraires entre rencontres avec les écrivains, lectures de textes et présentation de bouquins. Ajoutez à cela le colloque qui verra la participation d'illustres personnalités. En plus du Prix des libraires qui en est à sa 6e édition, nous en avons institué 7 autres. Nous voulons que ce Salon soit un espace de réflexion. À mon sens, le Sila est dans ce corps des manifestations culturelles la zone la plus sensible. En tant que libraire, vous êtes exclu du Salon ? En fait, le nouveau règlement est favorable aux libraires. On n'est pas exclus du Salon… Ce salon va travailler dans notre sens, dans le sens de la librairie algérienne qui est en crise. Et puis, un Salon c'est un moment de la vie du livre, tandis qu'une librairie c'est à l'année et c'est un travail au quotidien. Que pensez-vous de la mesure de limitation des quantités pour les exposants ? Cette mesure aura un effet bénéfique pour les libraires. Les opérateurs économiques, à savoir les éditeurs et les importateurs, vont être obligés de produire. C'est justement grâce à cette mesure que, cette année, 40% des ouvrages du Sila sont des nouveautés. Pourquoi le Sila a choisi le thème de l'enfance ? ll En raison de sa maturité, le Sila a décidé de poser le problème épineux de la littérature de jeunesse. Ceci suppose une redéfinition de l'enfance et nous incite à poser un certain nombre de questions que celles de la lecture et du lectorat. On va questionner tous les acteurs qui font le livre, notamment pour enfants : libraire, école, enseignant, éditeur… Et puis, on ne naît pas lecteur, on le devient. C'est pour cela que nous avons choisi le petit Omar comme symbole. Un lecteur, ça se fabrique dans un contexte difficile où la télévision et l'Internet nous imposent une concurrence déloyale. PROPOS RECUEILLIS PAR SARA KHARFI