La coopération entre les deux pays est appelée à se densifier et se diversifier pour toucher d'autres domaines à l'avenir, comme ceux de l'éducation, de la culture, de l'agriculture, du tourisme. Entre Alger et La Havane, la relation ne relève certainement pas de l'anecdotique. Elle a été forgée dans l'histoire des révolutions des deux pays. “De profonds liens d'amitié historique entre nos principaux dirigeants et nos peuples constituent la base des relations fraternelles existant aujourd'hui entre l'Algérie et Cuba, et ils sont la garantie que ces relations continueront à se diversifier et à se développer davantage dans l'avenir”, s'est réjoui encore une fois, hier, le nouvel ambassadeur de la République de Cuba à Alger, S. E. M. Eumelio Caballero Rodriguez, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'ambassade de ce pays à Alger. Il s'est dit “satisfait” du niveau de coopération entre les deux pays. Englobant les domaines de la santé, du sport, le commercial et le politique, cette coopération est appelée à se densifier et se diversifier pour toucher d'autres domaines à l'avenir, comme ceux du secteur de l'éducation, de la culture, de l'agriculture, du tourisme et du développement scientifique puisqu'il “y a des potentialités énormes”, a estimé le diplomate. D'ores et déjà, Cuba dont la qualité de la formation dans la médecine est réputée mondialement et fait l'admiration de nombreuses nations, compte réaliser quelque sept hôpitaux, notamment en ophtalmologie, à travers plusieurs endroits du pays. Alors que le premier a été inauguré en avril dernier à Djelfa, trois autres en cours de réalisation, implantés dans les wilayas de Béchar, El-Oued et Ouargla, seront inaugurés l'an prochain. D'autres projets sont également envisagés. Plus de 300 spécialistes du domaine de la santé travaillent déjà en Algérie. Le diplomate, visiblement féru d'histoire, a rappelé que la première mission de médecins est venue en Algérie en… 1963. On ignore cependant si c'était dans les “bagages” du légendaire Che Guevara, dont le portrait trône juste au-dessus de la tête du diplomate qui a séjourné en juillet 1963 dans notre pays. Mais au-delà de l'évocation de la coopération bilatérale, la première sortie du diplomate cubain qui intervenait, faut-il sans doute le préciser, à la veille de la présentation du projet de résolution intitulé “Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé contre Cuba par les USA” aujourd'hui devant l'Assemblée générale des Nations unies participe d'une volonté et du souci de La Havane de sensibiliser l'opinion mondiale sur l'injustice qui frappe l'île rebelle, le dernier du bastion communiste, mais aussi de solliciter des soutiens. “L'Algérie est importante en matière de politique internationale. On a vu la diplomatie algérienne à l'œuvre. Elle est active et énergique (…) Nous avons toujours compté sur un peuple que nous aimons”, affirme Rodriguez Caballero qui rappelle son “admiration” pour Bouteflika. Dans le même contexte, il est utile de préciser que l'Algérie a fait un don de deux millions de dollars lors des derniers ouragans Gustave et Ike qui avaient dévasté l'île. Instauré depuis cinquante ans par les USA, le blocus sur l'île, “principal obstacle au bien-être des Cubains”, a coûté à l'économie cubaine plus de 92 milliards de dollars. Malgré le soutien dont elle jouit au sein de la communauté internationale — l'an passé, 184 Etats on voté en faveur de la résolution —, Cuba bute toujours sur l'intransigeance des Américains. Mais cela n'a pas pour autant fait plier les Cubains, selon le diplomate. “Malgré les souffrances, nous avons réussi à sauvegarder les valeurs de la révolution. Aujourd'hui, Cuba avance dans le développement et le présent et l'avenir de la révolution sont garanties”, ajoute-t-il, fidèle au discours de… Fidel Castro, aujourd'hui en retraite. Cuba, qui suit de près l'élection prochaine américaine et qui fait de la libération de 5 de ses prisonniers “injustement incarcérés” sur le sol américain une “priorité”, espère que la reprise de langue avec l'UE puisse ouvrir une possibilité de dialogue avec l'Occident. Un dialogue qui devrait toutefois se faire sans “ingérence”, allusion à la question sensible des droits de l'Homme. Interrogé sur la question, le diplomate a affirmé que “Cuba est à l'aise sur la question”. “C'est un instrument entre les mains des USA. Nous, nous sommes dans le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Et nous en avons fait beaucoup.” Tout comme il affirme que son pays, qui a développé le tourisme, peut faire face à la crise financière mondiale. À noter qu'une délégation se déplacera à Tindouf pour présenter les lettres de créances au Président sahraoui. Karim Kebir