Au quartier de Ben Omar à Kouba, les choses vont de mal en pis depuis l'inauguration du souk de proximité, qui au lieu de résorber la cohorte de camelots, n'a fait qu'enlaidir davantage le site au lieu-dit les Néfliers. En effet et peu de temps après son ouverture, le bazar n'est plus qu'un fatras et s'insère de traumatisante manière à l'apparence épouvantable d'un bidonville. Outre cela et à l'hypothèse de déplaire, l'expression de favela sied si bien pour décrire l'affreuse image qui dérange, tant la corrélation est de notoriété publique avec une installation sommaire et provisoire d'un bivouac. Effectivement, l'avancée vers l'innommable procédé du fait accompli s'est substituée d'exaspérante manière à la gérance cartésienne où la physionomie de l'esthétique originale de la halle de proximité se devait d'être préservée pour l'harmonie du quartier et la tranquillité des riverains. Pour se persuader de l'effrayante conversion de l'eldorado d'étals aux moyens d'objets bigarrés, sinon de l'incarnation d'un hideux amoncellement de bric et de broc, une tournée municipale de popotes est requise pour l'analyse d'un constat d'échec où la tôle toute déglinguée s'est substituée aux bâches de couleur blanche qui recouvraient les étals métalliques à l'inauguration. N. D.