La pratique de cette spécialité est devenue courante en Algérie, selon le Dr Oughanem. Les Algériennes fréquentent de plus en plus les cabinets de médecine esthétique et de chirurgie esthétique. Le constat a été fait hier par deux éminents spécialistes de la médecine et de la chirurgie esthétiques, en marge du congrès organisé par la Société algérienne de médecine esthétique (Same) à la Bibliothèque nationale du Hamma. La pratique de cette spécialité est devenue courante en Algérie, selon le Dr Oughanem. Elle intéresse les deux sexes avec une nette prédominance féminine, a-t-il fait savoir. “90% des demandes de médecine esthétique émanent des femmes de tout âge et de toute catégorie sociale”, expliquera Mohamed Oughanem, le président de la Same et spécialiste de médecine esthétique. Selon lui, l'intérêt portée à la médecine esthétique intéresse l'ensemble des femmes en Algérie. “Ça va de la femme de ménage à la femme P-DG, elles s'y mettent toutes”, dit-il. Pour les catégories d'âge, il dira que les femmes s'y intéressent quel que soit leur âge : “C'est incroyable l'engouement qu'il y a de la jeune fille de vingt ans à la femme senior, la médecine esthétique les intéresse toutes.” Aux yeux du professeur Rachid Bendisari, qui, lui, est un spécialiste de la chirurgie esthétique, le recours des femmes à la chirurgie esthétique “est devenu un phénomène de société”. “Même si cette spécialité est relativement récente dans notre pays, cela n'empêche que les femmes de tous âges et toutes catégories sociales confondues s'y intéressent.” La demande en matière de médecine et de chirurgie esthétiques est en nette progression, expliquent les deux professeurs. Il faut dire que les implants injectables pour les rides de surface, le peeling, le mésolift ou mésothérapie du visage, le laser, les injections de la toxine botulique sont des méthodes maîtrisées en Algérie et qui concernent la médecine esthétique. Hier, à l'occasion du congrès de la Same, ces méthodes et tant d'autres ont été expliquées aux médecins qui ont pris part à la rencontre. Les méthodes de lutte contre le vieillissement de la peau est “un phénomène sociétal indéniable”, qui exige néanmoins une collaboration multidisciplinaire, dont la “finalité est l'esthétique”. Il a été expliqué à ce propos que des techniques de “rajeunissement” sont pratiquées par des spécialistes qui ont reçu une formation en la matière. La médecine esthétique, qui est pratiquée dans les cliniques privées, fait appel à un certain nombre de produits de plus en plus disponibles en Algérie. C'est cette disponibilité des produits et la formation des médecins spécialistes en la matière qui ont démocratisé le recours des femmes à la médecine et à la chirurgie esthétiques. Des problèmes se posent, en outre, aux médecins pratiquant cette spécialité. Parmi eux, le manque d'approvisionnement en produits esthétiques et d'introduction de nouvelles techniques, ce qui ne leur permet pas d'être au diapason de ce qui se fait ailleurs. “Généralement, les médecins profitent de leurs séjours à l'étranger, lors de congrès notamment, pour s'approvisionner occasionnellement, mais ce n'est pas une solution. Les pouvoirs publics doivent autoriser des fournisseurs spécialisés à introduire les produits esthétiques et ceux utilisés en médecine anti-âge”, explique-t-on. Les autorités ont été sollicitées pour valider la pratique de cette spécialité, de l'organiser et de réglementer son enseignement. “Une manière aussi de lutter contre une certaine clandestinité, de régulariser les compétences et de rendre cette formation diplômante dans cette discipline”, nous explique-t-on. Cela d'autant que les soins en médecine esthétique se font sentir de plus en plus, et elle est reconnue mondialement. NADIA MELLAL B.