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La Révolution tronquée
Novembre 1954-novembre 2008
Publié dans Liberté le 01 - 11 - 2008

Force est de constater que les idéaux que s'est fixés voilà 54 ans la Déclaration de novembre et le modernisme dont elle est porteuse demeurent d'une acuité criante.
Hors la famille révolutionnaire et plus encore celle qui s'en est autoproclamée, le constat est unanime.
Et pas que chez ceux qui ont fait le deuil de l'Algérie telle qu'ils l'avaient rêvée. L'Algérie aurait pu, aux yeux d'authentiques acteurs de la Révolution de 1954, grâce au capital de son passé révolutionnaire — cette page qui fait école dans l'histoire des mouvements d'indépendance, mais aussi par ses incommensurables ressources et énergies —, rayonner dans le concert des nations. Que l'on juge : parmi les buts recherchés par le recours à l'insurrection armée contre un colonialisme de peuplement des plus virulents, comme noté dans la Déclaration, figure la restauration de l'Etat algérien souverain, démocratique et social dans le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de race et de confession. Hors l'indépendance nationale, un examen des objectifs assignés à la Révolution de novembre relève toute l'étendue du déphasage entre la génération qui a fait Novembre et celle qui a présidé aux destinées du pays depuis le cessez-le-feu. Pour faire court, l'Etat démocratique, dans son acception absolue, reste un point noir.
Et pour cause, Novembre était vite devenu un fonds de commerce.
La cassure a commencé entre les novembristes eux-mêmes dès le court règne d'Ahmed Ben Bella.
“La discorde de l'été” (1962) a fait éclater la famille révolutionnaire. Ceux qui ont pris le pouvoir depuis Oujda, d'un côté, et les perdants de l'autre, dont certains, ironie de l'histoire, inaugurent les geôles de l'Algérie indépendante, renouent avec la déportation avant de reprendre le chemin de l'exil.
Les commémorations de Novembre seront rituelles et, pour la circonstance, on fait défiler des bataillons de moudjahidine encore valides mais parmi les hommes de seconde main, de simples acteurs pas au fait de l'histoire vraie de la Révolution ni de ses coulisses. Avec feu Boumediene, c'est plus clair. Il n'y a de héros que le peuple et ses épopées ! L'histoire devient atone et anonyme pour exclure ses artisans qui n'ont pas voulu manger dans la main des maîtres de l'après-indépendance.
Le feuilleton des faux moudjahiddine devait alors commencer à se dérouler. Le pays s'est fermé sur lui-même et les historiographes et autres troubadours ont eu toute latitude pour façonner des générations sans histoire, sans identité historique. Le parti unique est instauré et les opposants, les récalcitrants et les “tièdes” n'ont plus qu'à aller voir ailleurs, quand ils n'ont pas disparu dans des conditions non encore élucidées. La presse a été bâillonnée, l'économie dirigée d'une main de fer et une fermeture totale des espaces de libertés consacrée. Boumediene s'était approprié de Novembre mais, en contrepartie, il avait mis en chantier le pays avec le plein emploi, l'école, la médecine gratuite et bien d'autres bienfaits matériels du socialisme. Le nouvel édifice a reposé sur du sable puisque Boumediene disparu, bonjour les dégâts avec Chadli Bendjedid.
Colonel, comme son prédécesseur, Chadli garde au chaud Novembre et officialise la famille révolutionnaire qu'il élargit à tous ses ayants droit. Au nom de Novembre, celle-ci s'est érigée en tuteur de tous les Algériens ! Mais la population a changé. Novembre pour la génération d'Octobre 1988, ce sont des balivernes, un soporifique, un faire-valoir. Les octobristes jouent avec un feu attisé par la conjonction de la descente aux enfers du prix du baril et des contradictions au sein du système. Enfin, souffle un vent de liberté. Des partis voient le jour, des journaux indépendants sont créés et, cerise sur le gâteau, l'Unique s'ouvre au débat contradictoire. Les libertés sont consacrées dans la loi fondamentale. En un clin d'œil, l'Algérie deviendra l'un des pays les plus enviés du monde arabe en termes de liberté. Elle fera même l'admiration de l'Occident.
Pour peu de temps, hélas. Très vite, la violence islamiste, mais aussi et surtout l'absence de conviction chez les dirigeants réduisent les nouvelles libertés comme une peau de chagrin. Durant cette période, la jeune génération découvre des pans entiers de Novembre que ses aînées lui avaient cachés.
Elle apprend que l'Algérie a également enfanté des Boudiaf et Aït Ahmed. Feu Boudiaf devait mettre ses pieds dans le plat en exhortant aux vrais valeurs de Novembre, allant jusqu'à demander la mise au placard du FLN pour que Novembre ne soit plus l'otage
de manipulations politiciennes.
Après 1999, toutes ses pistes sont enterrées et retour aux pratiques antérieures. Novembre est de nouveau revisité à l'aune de l'équipe au pouvoir. Et pourtant, la Révolution n'est plus fraîche dans les mémoires, bien que des historiens et des témoignages commencent à faire de la lumière sur Novembre. Abdelaziz Bouteflika remet à l'honneur la famille révolutionnaire et la caresse dans le sens du poil, même s'il se permet de temps à autre de la tancer. On continue de surfer sur l'amnésie et la culture de l'oubli, et quand le feu couve dans la demeure, le pouvoir n'hésite pas à convoquer les slogans d'un autre temps, la main de l'étranger et la déculturation. Les jeunes, eux, lycéens, étudiants et même chômeurs, se désolent de ne pas connaître grand-chose de l'histoire de leur propre pays, mais cela ne semble pas les affecter. Ils ont d'autres préoccupations, d'autres pôles d'intérêt.
À l'histoire glorieuse qui leur est rabâchée et à ses héros invincibles, la jeunesse s'est tournée vers d'autres préoccupations. Ainsi, et au fil des années, ces dates historiques, qui suscitaient la fierté de ses parents, ont fini par ne plus rien signifier pour eux qui croient plus au développement technologique, aux nouveaux moyens de communication et à l'aisance matérielles, sinon, au pire, à l'histoire sur le mode islamiste.
D. B.


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