Les milliers de spectateurs qui se sont entassés jeudi soir à la salle des sports Saïd-Tazrout de Tizi Ouzou pour assister à des soi-disant championnats maghrébins de boxe professionnelle sont restés sur leur faim, car les trois adversaires tunisiens proposés à des boxeurs chevronnés de la trempe de Amari, Cherfioui et autres Sardjane étaient d'un niveau tellement faible que la foule nombreuse n'a pas hésité à crier au scandale et à la supercherie. Si le premier combat entre Amar Amari et le Tunisien Sebki fut plus ou moins équilibré et tourna à l'avantage du premier nommé, malgré la contestation de décision énergique des Tunisiens, il n'en demeure pas moins que les deux autres combats n'étaient qu'une simple parodie de boxe. Et pour cause, dans le second combat qui devait opposer le champion d'Afrique des poids moyens Sofiane Cherfioui au Tunisien Mendar, le premier coup de gong avait à peine retenti que le manager tunisien jeta l'éponge pour prétendre une blessure pas du tout convaincante au grand dam des organisateurs, des spectateurs outrés et surtout du boxeur algérien visiblement frustré par ce non-match, lui qui s'était préparé pour ce championnat depuis une longue date. Et ce fut dans la cohue la plus totale que le troisième boxeur de Ouaguenoun, Ramdane Serdjane, monta sur le ring pour le compte du 3e combat des mi-Lourds et exécuta le malheureux Hamdi en l'espace de… trente secondes à peine ! Et lorsqu'on rappellera que ces trois combats programmés entre des boxeurs algériens et tunisiens ont été arbitrés par des juges… algériens, il faut bien admettre qu'il y avait de la légèreté dans l'organisation, apparemment hâtive de ces prétendus championnats maghrébins de boxe professionnelle où des valeureux boxeurs algériens de niveau continental, tels que Amari, Cherfioui et Serdjane, méritaient certainement une meilleure considération et les inexpérimentés boxeurs tunisiens une meilleure protection. Quel gâchis ! Mohamed HAOUCHINE