Dans l'arsenal juridique algérien, il s'agit d'un nouveau phénomène. Il exige une coopération internationale pour limiter ses effets. Un cycle de formation sur “le code pénal économique” de quatre jours, destiné aux magistrats algériens, a été ouvert, hier, à l'Ecole supérieure de la magistrature. Des experts internationaux, Algériens et étrangers (Américains), prennent en charge cette formation, organisée à huis clos et qui prendra fin mercredi prochain. Plusieurs thèmes sont inscrits au programme de cette formation dont “les amendements à introduire au code pénal économique, le vol, le blanchiment d'argent et son impact sur l'économie ainsi que la coopération internationale de lutte contre ce phénomène”. Il sera tout aussi question de la cybercriminalité, des marchés publics, de l'utilisation abusive des biens de l'entreprise, de la faillite et de la responsabilité des gestionnaires des institutions financières en matière de loi sur le crédit et la monnaie. Hier, au premier jour de la formation, il était question de la problématique du blanchiment d'argent. C'est le magistrat Abdelkrim Djadi, enseignant à l'Ecole supérieure de la magistrature, membre du conseil de la cellule de traitement du renseignement financier qui a animé cette thématique en sa qualité d'expert international : “Nous sommes à l'ère de la mondialisation, il faut prévenir et préparer les magistrats algériens dans le cas où ils rencontreraient des affaires liées au blanchiment d'argent”, a-t-il noté d'entrée. À ses yeux, “le magistrat algérien doit être à la hauteur pour faire face à ce genre de fléau. Il faut qu'ils soient suffisamment outillés en ayant des instruments d'enquête appropriés”. Expliquant que le blanchiment d'argent “est une infraction nouvelle chez nous, elle date de 2004”, répond tout aussi donc à l'impératif de la coopération internationale. “Il s'agit d'un volet très important de la procédure d'échange internationale en matière d'enquêtes judiciaires”, note le conférencier avant de préciser qu'il s'agit d'évoquer les mécanismes de constitutions “des preuves tout en veillant à respecter les droits de l'Homme, les instruments internationaux d'investigations et des technologies d'élaboration des preuves”. Et de préciser qu'“on parle d'extradition, d'échanges d'informations pour l'établissement des preuves liées au blanchiment d'argent”. Dans ce cadre, il soulignera que “l'Algérie a signé des engagements internationaux sur cette question et nous sommes en train de transposer ces dispositions dans des lois internes”. Interrogé sur la prévention du phénomène de blanchiment d'argent, M. Djadi dira que “la loi sur le blanchiment d'argent a un volet sur la prévention et demande aux institutions financières d'avoir un dispositif pour détecter chaque opération suspecte”. Il évoquera dans ce cadre la mise en place dans la réglementation de la déclaration de soupçon qui permet de remonter aux premiers éléments d'un renseignement financier. NADIA MELLAL B.