Déclaration Pour le ministre français de la Justice son déplacement s'inscrit dans la perspective de la signature d'un «traité d'amitié» entre les deux pays d'ici à la fin de l'année. S'exprimant hier, en fin d'après-midi, devant des représentants de la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France en Algérie, M. Perben a déclaré que sa visite de deux jours visait à développer la coopération sur le plan judiciaire et juridique. Dans le domaine de la coopération judiciaire, il s'agit «aussi bien dans le domaine civil que dans le domaine pénal, de faire en sorte que lorsque des décisions sont prises par l'une ou l'autre des institutions, de part et d'autre de la Méditerranée, il puisse y avoir coopération dans l'exécution de ces décisions», a-t-il dit. «Il s'agit aussi de voir comment un pays peut aider l'autre à progresser dans le domaine de l'institution judiciaire», a-t-il ajouté, soulignant «la volonté commune de faire des choses ensemble, que ce soit en matière de formation des magistrats, de formation des personnels pénitentiaires, d'amélioration des règles en matière civile». Sur le plan de la coopération juridique, le garde des Sceaux a souligné l'importance du droit comme «facteur de développement des échanges». Au cours de sa visite, M. Perben doit signer deux accords avec son homologue algérien, Tayeb Belaïz, qu'il avait reçu en décembre dernier à Paris. L'un de ces accords concerne le jumelage entre juridictions française et algérienne, l'autre porte sur la formation et la coopération entre l'Ecole nationale de la magistrature française et l'Ecole supérieure de la magistrature algérienne. Evoquant les relations entre la France et l'Algérie, il a parlé de «relations nécessairement affectives, avec tout ce que cela peut signifier, c'est parfois porteur de facilités, c'est parfois porteur de complications, parce qu'on n'est pas indifférent avec quelqu'un avec qui on a un lieu affectif, charnel, passionnel», a-t-il estimé. M. Perben se rend aujourd?hui à la Cour suprême, au Conseil d'Etat et au Palais de justice d'Alger. Mardi, il s'entretiendra avec le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, et se rendra à Blida pour y visiter le tribunal. La visite de M. Perben intervient au lendemain d'une polémique née de la commémoration des massacres de Sétif et de l'Est algérien, où des milliers de personnes ont été tuées, à partir du 8 mai 1945, lors de la répression de manifestations indépendantistes par les forces françaises. La polémique a éclaté après les déclarations du président Bouteflika, qui avait comparé les fours crématoires des nazis aux fours à chaux utilisés à l'époque par des colons français pour incinérer des cadavres d'Algériens tués lors de la répression.