L'état d'avancement des travaux du projet de transfert de Tichi Haf se présente, apparemment, sous de bons auspices. En effet, les travaux concernant l'adduction d'eau sont achevés, tandis que pour la station de traitement, d'une capacité de 120 000 m3, ils sont en cours d'achèvements. À propos des réservoirs de stockage, si pour ceux d'Akbou, Ouzellaguène, El-Kseur et Béjaïa, les travaux sont en cours d'achèvement, il n'en est pas de même pour ceux de Timezrit et Amizour qui sont en cours de réalisation, tandis que celui de Sidi Aïch connaît un retard, lit-on dans la fiche de présentation de ce projet. Ce barrage consiste en l'alimentation en eau potable et industrielle de 22 communes situées sur le couloir Akbou-Béjaïa. Ce projet a également comme objectif l'irrigation de deux périmètres agricoles, à savoir 6 400 ha dans la vallée de la Soummam et 3 200 ha dans le Sahel. Le coût de réalisation de ce projet est évalué à 6 102 000 000 DA. Sa mise en branle a eu lieu, pour rappel, en août 1988 par Hydro-Teknika, une entreprise de la défunte Yougoslavie, avant que l'entreprise Cosider Algérie ne prenne le relais et ce, à partir de juillet de l'année 1993. Ce projet de transfert comporte, entre autres, une conduite en eau brute en acier, une station de chloration à Timezrit, des conduites secondaires et, enfin, la mise en place de 7 réservoirs d'une capacité globale de 28 000 m3 desservant les localités d'Akbou, Ouzellaguène, Sidi Aïch, Timezrit, El-Kseur, Amizour et Béjaïa. S'agissant du dossier d'expropriation, l'opération d'indemnisation des expropriés, 154 propriétaires, suit son cours au niveau du Trésor public de la wilaya. L'énorme retard accusé dans la réalisation de ce projet a, cependant, suscité beaucoup d'interrogations chez les citoyens et les élus locaux. Ainsi, on a appris notamment que le retrait de l'entreprise yougoslave Hydro-Teknika (engagée dès 1988) pour des raisons liées à l'embargo instauré par les Nations unies sur la Serbie et le Monténégro a imposé le transfert du projet à l'entreprise algérienne Cosider. Une entreprise qui, a-t-on rappelé, n'est pas spécialisée dans la réalisation de ce genre d'ouvrage. Le retrait du bailleur koweïtien, dans le contexte du trouble de la guerre du Golfe, a, par ailleurs, nécessité la sollicitation de la Banque africaine pour dégager de nouveaux financements. Autant d'éléments qui sont avancés pour justifier les retards. Ceci dit, outre les nombreux postes d'emploi que ce projet a générés, le barrage de Tichi Haf, de par son apport considérable en eau, est en passe de résorber une grande partie du déficit en eau potable que la wilaya accuse. L'infrastructure, qui devrait être vraisemblablement livrée durant l'année prochaine, devrait permettre l'irrigation de 10 000 ha de terres situées entre les wilayas de Béjaïa et Bouira. A. HAMMOUCHE