À l'instar des autres contrées du pays, la région de Mascara n'a pas été épargnée par les inondations provoquées par les pluies diluviennes qui se sont abattues au cours de la dernière décade du mois d'octobre et dont le bilan fait état de deux personnes décédées, emportées par les eaux dans la commune de Bériane et de dégâts très importants ayant touché le parc immobilier, les cultures et le cheptel. En effet, plusieurs habitations ont été endommagées par les eaux pluviales de l'oued El-Hammam, conséquence du débordement du barrage de Bouhanifia, notamment dans les localités de Hacine et de Benchemine (daïra de Mohammadia). Outre ces logements, les eaux pluviales ont emporté sur leur passage toutes les cultures plantées à proximité de la rive, et ce entre Bouhanifia et Mohammadia en passant par El-Gueithna et Hacine. Au lendemain de ce tragique épisode, une commission a été dépêchée par la wilaya de Mascara afin de procéder au recensement des dégâts causés par cette catastrophe naturelle et contre laquelle aucun citoyen n'a daigné contracter une police d'assurance. Et comme toujours en pareille circonstance, les sinistrés spéculent sur une salutaire assistance des pouvoirs publics, d'autant plus qu'ils ont reçu des promesses des autorités qui se sont rendues sur les lieux pour constater l'ampleur des dégâts. Mais plus de 10 jours après, les sinistrés encore traumatisés n'ont perçu aucune indemnisation, et ce en dépit des engagements des commis de l'Etat et des expertises effectuées. Ne voyant rien venir, les citoyens de la localité de Benchemine, dont les habitations ont enregistré des infiltrations des eaux, ont manifesté vendredi dernier leur colère. Après avoir bloqué toutes les issues qui mènent à leur village, les émeutiers ont saccagé le CEM et l'annexe de l'APC, des actes condamnables mais synonymes de messages adressés aux autorités afin que leurs revendications se traduisent par des actes concrets car ne ressent la braise que celui qui marche dessus. La situation s'est davantage compliquée à la suite des arrestations opérées parmi les manifestants et leur emprisonnement par les forces de l'ordre. A. B.