Selon des spécialistes, en contexte de récession, le dollar américain considéré comme une valeur refuge continuera à se renforcer face à l'euro. La victoire de Barak Obama aux élections présidentielles ouvre paradoxalement une période d'incertitude. L'euphorie passée, les principales places financières mondiales étaient d'ailleurs en baisse. En pleine crise financière, les Etats-Unis, la locomotive de l'économie mondiale, sont entrés en récession. Les marchés manquent aujourd'hui de visibilité sur les chances du plan Obama de faire redémarrer l'économie américaine. Touchée par la chute des cours du pétrole actuellement, l'Algérie suit avec attention l'évolution du dollar américain, des prix du brut et les nouvelles sur l'activité économique aux Etats-Unis. Concernant le comportement du billet vert, nos exportations étant quasiment libellées en cette monnaie, des spécialistes affirment que le dollar US sera une valeur refuge en contexte de récession aux Etats-Unis et en Europe. Ce qui veut dire que cette monnaie continuera à se renforcer face à l'euro. Un billet vert fort permettrait de protéger le pouvoir d'achat de nos devises, engrangées principalement en dollars américains. Pour les cours du brut, la corrélation avec le dollar américain est aujourd'hui évidente. À un dollar fort face à l'euro, correspond des prix du brut moins élevés. C'est ce qui se passe actuellement sur les marchés pétroliers. Les prix du pétrole tournent actuellement autour des 60 dollars, ce qui entraîne un manque à gagner pour l'Algérie évalué à 50 millions de dollars par jour, conséquence d'une baisse de la demande sur le pétrole et de la crise financière mondiale, née aux Etats-Unis, qui a conduit la première économie mondiale à une chute d'activité et par effet contagion entraînée l'Union européenne à la récession. De ce fait, la demande sur le pétrole a baissé de manière significative dans les pays grands consommateurs. Les regards se braquent aujourd'hui sur l'évolution de l'économie mondiale en 2009. Il ne faut pas s'y attendre à une véritable relance en Europe et aux Etats-Unis, s'accordent des analystes. En réaction, l'Opep a ajusté son offre à la demande actuelle. Mais sa décision de réduire de 1,5 million de barils/jour sa production n'a pas suffi à convaincre les marchés. Les prix du pétrole sont passés sous la barre des 60 dollars puis sont remontés sans toutefois dépasser la barre des 70 dollars. L'Opep table donc sur la réunion du 17 décembre prévue à Oran pour reprendre son contrôle sur les prix du pétrole. Réussira-t-elle à freiner la tendance actuelle à la chute des cours du brut ? Les marchés se demandent donc si le nouveau président US parviendra à relancer la machine économique aux Etats-Unis. À cette fin, il entend engager un plan de grands travaux dotés dans une première phase de 50 milliards de dollars. Les efforts en vue de résorber la crise seront poursuivis. Après les banques, les propriétaires immobiliers et des secteurs stratégiques comme l'automobile bénéficieront des aides de l'Etat. Dans un scénario optimiste, si l'économie américaine redécolle fort du soutien de l'Etat, au 2e semestre 2009, voire 2010, cette tendance sera suivie en Europe. Les mesures pour mettre fin à la crise financière mondiale pourraient également produire leurs effets au cours de telle période. Le retour à la croissance dans ces régions est, quitte à le rappeler, synonyme de reprise de la demande pétrolière et partant de prix du pétrole ferme. Dans un scénario pessimiste, la crise de confiance enregistrée actuellement sur les marchés internationaux pourrait s'amplifier. L'Algérie pourrait subir ses effets à travers la poursuite de la chute des prix du pétrole et partant une baisse des entrées en devises en 2009. Ce qui entraînerait tôt ou tard à de sérieuses difficultés budgétaires, pouvant alimenter les tensions sociales. K. R.