Les OPGI, de par leur statut juridique, se sont limités à une gestion administrative du parc immobilier au sein des wilayas. Les offices de promotion et de gestion immobilières étaient utilisés comme un instrument pour solutionner certains problèmes conjoncturels et appliquer les instructions reçues de la tutelle. Leur rôle se limitait ainsi à la perception des loyers et à l'exécution de quelques travaux d'entretien. Depuis qu'ils ont été investis de cette mission au début des années 80, ces offices fonctionnaient jusqu'à 1991 sans une politique appropriée en matière de gestion du patrimoine. Cet état de fait n'a pas été sans conséquence sur la détérioration du bâti existant. Pis, ce laxisme a entraîné la tombée en ruines d'innombrables immeubles vétustes. Plus tard, le décret N°91.147 du 12 mai 1991 a été élaboré pour redéfinir le statut des OPGI qui sont devenues des EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial). Ce nouveau cadre juridique et les missions confiées aux offices devraient avoir un seul objectif lié essentiellement à la sauvegarde du patrimoine immobilier. Or, les différentes expertises réalisées par le CTC dans les années 1990 révélaient déjà, clairement que le parc immobilier nécessitait dans sa majeure partie des mesures urgentes pour sa sauvegarde. Cette décadence a pour origine l'absence de mesures préventives sur le patrimoine ancien. Les copropriétaires des immeubles refusent de payer pour la rénovation un prix conséquent en comparaison au prix de cession très faible. Les tarifs des loyers et des charges communes sont tellement faibles que les OPGI ne peuvent en aucun cas dégager des excédents pour lancer des opérations de réhabilitation. À cela, il faut ajouter l'indifférence des copropriétaires quant à la gestion des parties communes. Celles-ci sont squattées d'une manière incongrue et illégale. Ce qui a accentué les méfaits de la dégradation. Des transformations anarchiques ayant trait à des rajouts de quelques mûrs et autres, la surcharge des terrasses…ont été en outre constatées sur ces immeubles. Une autre raison est non des moindres concerne la suroccupation des logements dont le TOL (taux d'occupation du logement) dépasse largement les 5 personnes. Les décisions de justice à l'encontre des indus occupants n'ont pas été appliquées. Les APC ont, par ailleurs, attribué des terrains et délivré des autorisations de construire des bâtiments en parfaite contradiction avec les règles urbanistiques et sans la consultation des OPGI. Les dégâts occasionnés par les différents séismes ont, également concouru à l'avilissement du patrimoine. Viennent s'ajouter à ce lot, l'inadaptation des familles algériennes au logement conçu par les Européens : lavage des appartements et du sol à grande eau, dépôt des pots de fleurs sur les balcons…et la liste peut être exhaustive. B. K.