Benmerzouga, un bourg de 13 000 âmes, est la deuxième agglomération de Boudouaou. La population de ce village qui remonte à l'époque coloniale ne cesse de réclamer de l'eau potable. En vain. Le calvaire perdure depuis plus de 10 ans et aucune solution n'a été trouvée. Le problème d'eau est devenu une véritable obsession pour la population. Les centaines de requêtes émises à l'intention des responsables locaux n'ont été d'aucun secours. La moyenne d'une fois tous les 15 jours à laquelle les villageois ont droit ne suffit guère à satisfaire leurs besoins en cette denrée rare, pourtant si vitale. Le mois de ramadhan passé fut une épreuve difficile à supporter pour les citoyens qui continuent à se débrouiller pour s'approvisionner en eau potable. Certains d'entre eux ont recours aux citernes d'eau qu'ils payent 500 DA la citerne. Cette situation dure depuis l'année 2000 où une enveloppe de 100 millions de centimes fut débloquée pour le renouvellement du réseau de pompage d'eau vers et à partir du château d'eau érigé sur les hauteurs du hameau, sur une distance de 700 mètres. À ce jour, rien de concret, affirment des citoyens. En 2001, une promesse leur a été faite de les approvisionner en eau à partir d'un puits renforcé par un autre sur 700 mètres, toujours dans le cadre du PSD, pour un montant de 85 millions. Encore rien, disent les habitants. Un château d'eau d'une capacité de 500 mètres cubes a été construit sur les hauteurs de Benyamina, mais faute de ressources d'eau et de canalisation fiable, ces gros investissements ne seront jamais exploités. Les habitants, qui ont placé tous leurs espoirs dans ces travaux, n'en reviennent toujours pas. Leur colère est exacerbée lorsque l'ADE les a invités, en 2006, à s'acquitter de factures salées pour une consommation d'eau qu'ils affirment qu'elle n'a jamais existé. Ils seront même menacés de poursuites judiciaires en cas de non-paiement. C'est le chef de daïra de Boudouaou qui intervient pour annuler toutes les procédures judiciaires et a même épongé les dettes des citoyens. Le mois dernier, les citoyens occupent la RN29 et paralysent la circulation dans les deux sens. Les autorités locales décident alors d'une batterie de mesures pour calmer la population. Parmi ces mesures, “la réfection d'un tronçon colmaté au niveau du CEM de Benmerzouga. Et la rénovation des conduites de 350 et 400 ml en diamètre 80”. Les travaux devaient être lancés fin juin 2008, selon un document en notre possession. “Mais à ce jour, rien n'a été fait”, affirme le coordinateur des associations, M. Madani, qui précise toutefois que seuls les travaux confiés aux services de l'hydraulique ont été entamés au niveau de Decollo mais avec un mois de retard, précisera-t-il. Mais M. Madani s'inquiète beaucoup plus sur les “engagements de l'APC de Boudouaou contenus dans les PV de réunion du 11/06/2008, du 27/07/2008, du 6/08/2008 et du 12/08/2008 et qui n'ont pas été concrétisés à ce jour”, dira-t-il. Et d'enchaîner que l'APC a été également instruit par le chef de daïra de “faire un diagnostic de tout le réseau de l'agglomération”. Mais rien n'a été fait, ajoute-t-il. Par ailleurs et dans une lettre adressée en date du 8/11/2008 au chef de daïra de Boudouaou, l'association de la cité de Benmerzouga se demande combien de temps “les engagements et les promesses vont-ils rester lettre morte”. Contacté hier, le président de l'APC de Boudouaou, M. Yahia Mahsas, nous a indiqué que les travaux ont été entamés au niveau de la région de Decollo et que le directeur de l'hydraulique “s'est engagé lors de la réunion du 12/08/2008 tenue au niveau du cabinet à terminer les travaux dans les délais requis”. Par ailleurs, une source de la direction de l'hydraulique nous a indiqué que, dans le cadre du programme sectoriel (PSD) 2009-2013, les services de l'hydraulique prévoient le renforcement du réseau AEP de Benmerzouga et l'alimentation en eau potable de la zone est de Boudouaou par le barrage de Taksebt. D'aucuns espèrent que ces projets, notamment celui relatif à l'eau potable, aboutiront enfin et apaiseront leur souffrance. En attendant, une solution provisoire doit entre envisagée pour soulager la population. M. T.