Les dirigeants de l'Afrique australe, réunis en sommet dimanche à Johannesburg, ont une fois de plus échoué à imposer un accord de partage du pouvoir au Zimbabwe, conduisant l'opposition au régime de Robert Mugabe à appeler l'Union africaine à prendre la relève. Après douze heures de discussions à huis clos, consacrées également au conflit en République démocratique du Congo (RDC), le sommet régional a fini par plier devant l'intransigeance du plus âgé des chefs d'Etat du continent, qui à 84 ans s'accroche au pouvoir qu'il détient depuis l'indépendance en 1980. Leur déclaration finale ne laisse rien transparaître de la fermeté de ton du président sud-africain Kgalema Motlanthe, qui avait exhorté, à l'ouverture des débats les parties au Zimbabwe, à faire preuve de "maturité", pour "le bien du peuple". Le sommet extraordinaire de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) "a décidé qu'un gouvernement incluant toutes les parties doit être formé immédiatement au Zimbabwe", affirme le texte. Pour ce faire, "le contrôle du ministère de l'Intérieur doit être partagé entre la Zanu-PF (au pouvoir) et le MDC-Tsvangirai (principale composante de l'opposition)", ajoutent les 15 pays de la région, dont seulement cinq avaient dépêché un chef d'Etat. Un accord de gouvernement d'union à Harare, signé le 15 septembre, est resté lettre morte faute d'entente sur la répartition des ministères, notamment ceux qui contrôlent l'appareil de répression. La Zanu-PF s'est déjà arrogé le portefeuille de la Défense. Le Zimbabwe est paralysé depuis la défaite historique du régime aux élections générales du 29 mars. La crise politique prolonge les souffrances de la population, qui se débat pour survivre face aux pénuries de denrées de base, un chômage de quelque 80% et une hyperinflation qui défie l'entendement à 213 millions % en taux annuel. R. I./Agences