Des chefs d'Etat d'Afrique australe ont échoué lundi, après 13 heures de discussions, à rapprocher les parties en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale au Zimbabwe et ont appelé à la tenue d'un sommet plus élargi pour régler la crise, selon un communiqué publié à Harare. Les chefs d'Etat-clés de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) espéraient pouvoir faire pression sur le président Robert Mugabe et le chef de l'opposition Morgan Tsvangirai pour qu'ils s'accordent sur l'attribution des ministères-clés du gouvernement d'union prévu par un accord signé le 15 septembre en vue de résoudre la crise politique au Zimbabwe. Selon le communiqué publié à l'issue du sommet, les deux parties s'opposent toujours sur l'attribution du portefeuille de l'Intérieur, qui a l'autorité sur la police. M. Mugabe refuse d'en céder le contrôle, alors que le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de M. Tsvangirai estime qu'il devrait en hériter après les violences politiques dont ses partisans ont été la cible durant la dernière campagne électorale. Le texte presse les deux parties de “s'engager réellement à trouver une solution durable à l'actuelle impasse” et enjoint les 15 chefs d'Etat de la SADC de se réunir en “sommet pour examiner plus avant la situation politique actuelle au Zimbabwe de manière urgente”. “Le peuple du Zimbabwe fait face à des défis difficiles et des souffrances qui ne pourront être traités qu'une fois le gouvernement d'union en place”, souligne le texte. Un nouveau sommet réunissant l'ensemble de la SADC pourrait prendre des semaines à organiser et le secrétaire exécutif de l'organisation sous-régionale, Tomaz Salomao a dit ne pas savoir où il pourrait se dérouler. L'accord du 15 septembre prévoit que le président Mugabe, âgé de 84 ans et au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, reste en fonction, tandis que M. Tsvangirai devient Premier ministre. Mais pouvoir et opposition n'ont jamais réussi à s'entendre sur la composition du gouvernement et le président a fini par attribuer le 11 octobre les principaux portefeuilles à son parti, provoquant la colère du MDC. R. I./Agences