L'ambassadeur d'Afrique du Sud, M. Mzuvukile Maqetuka, a organisé hier un point de presse au sein de la représentation diplomatique de la nation Arc-en-ciel à Alger. Durant cette rencontre, le diplomate a d'abord voulu mettre l'accent sur “le chagrin éprouvé par l'Afrique du Sud, le continent et le monde entier, suite à la disparition (…) de la noble diva de l'époque moderne”. Mais, souligne M. Maqetuka, “si l'on peut dire qu'une mort est belle, alors Mama Myriam a eu une belle mort”. “Elle est partie juste après sa sortie de scène, vers minuit dimanche, après avoir fait son tour de chant”, insiste l'ambassadeur. De ce fait, sa dépouille était encore hier en Italie, et devait être rapatriée à Johannesburg, où, selon les vœux de la défunte, elle sera incinérée. “La famille de Myriam se réunit en ce moment même, pour décider du déroulement des funérailles, nous n'avons pas encore plus de détails”, affirme le diplomate, qui ne sait pas encore quelle forme va prendre l'hommage que lui rendra certainement le pays dans les jours qui viennent. Lui-même militant et étudiant activiste dans les années 1970, M. Maqetuka a rappelé à l'assistance le courage et la ferveur qu'insufflait la chanteuse aux combattants de l'ANC, même si, selon lui, la chanteuse n'a jamais fait de déclaration véritablement politique de toute sa carrière. Elle a certes accompagné l'ANC, au point d'être le centre du concert géant de 1990 “Returning home”, qui réunit, à l'appel de Madinga (surnom donné par les Sud-Africains à Mandela), pour la première fois tous les artistes sud-africains de l'exil et de l'intérieur. Mais sans jamais prendre part aux luttes politique internes. Elle poursuivit son combat par la chanson et l'action humanitaire, comme en 2007, quand elle s'est rendu en République démocratique du Congo, dont l'Est est aujourd'hui à feu et à sang. Ou comme samedi dernier quand elle s'est rendue à Naples pour soutenir Roberto Saviani, menacé de mort par la Camorra. Comme on dit en sud-africain, “Lala ngoxolo Mama-Myriam” (repose en paix Mama-Myriam). R. Alik