Il s'agit pour Mzuvukile Maqetuka de donner au partenariat économique entre Alger et Pretoria la même intensité et la même profondeur que les relations politiques entre les deux pays. L'Afrique du Sud est considérée comme le leader du continent noir pour la production industrielle et la production du minerai. Ce pays produit également la plus grande partie de l'électricité de l'Afrique (plus de 50%). Le tourisme, quant à lui, représente environ 8,3% du produit intérieur brut (PIB), renforçant l'économie de plus de 57 milliards de rands. “Aujourd'hui, nous comptons sur les médias (algériens, ndlr) pour donner un autre sens aux relations entre l'Afrique du Sud et l'Algérie”, a déclaré, hier, le nouvel ambassadeur sud-africain à Alger, Mzuvukile Maqetuka, lors d'une conférence-débat au Forum d'El Moudjahid. Intervenant à la veille de la réunion bilatérale algéro-sud-africaine, ce dernier a reconnu que malgré les relations politiques “fortes et profondes” entre les deux pays, “la coopération économique reste en deçà de ces relations et ne reflète pas les énormes potentialités dont nous disposons”. Dans une longue intervention, le diplomate est revenu sur la politique suivie par son pays, notamment sur le discours prononcé, le 8 janvier dernier, par le président sud-africain, Thabo Mbeti, devant le Parlement. Un discours dans lequel l'année 2008 est proclamée année des “plus remarquables” pour garantir “une vie meilleure” à la population sud-africaine. Les autorités d'Afrique du Sud ont, dans ce cadre, identifié 24 priorités, dont l'accélération de la croissance et du développement économiques, celles de la construction de l'infrastructure, l'amélioration de l'efficacité des interventions du gouvernement destinées à l'éradication de la pauvreté, le renforcement des relations internationales, avec un intérêt particulier accordé aux “quelques questions africaines” et aux “relations Sud-Sud”. Dans cette optique, Mzuvukile Maqetuka a soutenu que son pays veut “forger un partenariat fort” et œuvrer avec l'Algérie pour explorer toutes les opportunités d'investissement, en rappelant qu'il “reste beaucoup à faire dans le domaine de la coopération”. “Nous attendons la prochaine session de la commission bilatérale pour aborder toutes les questions. Nous voulons traduire notre relation politique en une relation économique”, a-t-il indiqué, en citant différents secteurs, y compris ceux du gaz, des technologies de l'information, de l'énergie et des mines. Le diplomate sud-africain a fait état de l'existence de projets de coopération entre les deux pays dans le domaine de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, informant que l'Afrique du Sud se dotera de “sa propre station (nucléaire) d'ici à l'horizon 2030”. Il a, en outre, parlé d'une coopération militaire, qui se situe au niveau “des échanges d'informations militaires et de développement d'équipements militaires”. L'invité du forum a, par ailleurs, réitéré la position de son pays sur le conflit du Sahara occidental, rappelant que l'Afrique du Sud “s'est engagée dans le processus de décolonisation dans le continent et appuie l'autodétermination du peuple du Sahara occidental”. M. Maqetuka s'est félicité que le Front Polisario et le Maroc se soient lancés dans les négociations, espérant toutefois que les deux parties parviennent à une solution définitive, lors du quatrième round, prévu pour mars 2008. Il a également annoncé que son pays continuera à “poser le problème des violations des droits de l'Homme au Sahara occidental au niveau du Conseil de sécurité”, en faisant référence au constat inquiétant établi par des ONG des droits humains. Le diplomate a tenu à réaffirmer la position sud-africaine, qui est favorable à “une solution juste et équitable” du conflit, dans le cadre des résolutions des Nations unies, insistant sur le fait que la République arabe sahraouie (RASD) est “membre de l'Union africaine”. L'invité d'El Moudjahid a enfin annoncé que l'Afrique du Sud accueillera en 2010 la Coupe du monde de football, qui constituera une grande contribution pour la croissance socioéconomique interne et le développement de l'Afrique. H. Ameyar