Une vieille tradition caritative, disparue depuis longtemps, est en train de renaître de ses cendres grâce à l'action du bureau du Croissant-Rouge algérien de Mila. Il s'agit de cette bonne pratique connue naguère à Mila par “couffin de nuit”, où les familles démunies de la ville recevaient des aides de leurs concitoyens sous la forme de paniers de denrées alimentaires le soir dans le désert de la rue. Les initiateurs de cette louable action, les services du Croissant-Rouge, visent à travers ce retour aux sources deux objectifs essentiels, à savoir donner à leur action une dimension culturelle et préserver la dignité des nécessiteux. Dans ce sens, M. Benabderrahmane, directeur du bureau local du Croissant-Rouge à Mila dira : “Il ne s'agit pas de distribuer des aides n'importe comment. Nous avons opté pour cette façon de faire afin d'épargner, d'une part, la sensibilité des receveurs et mobiliser les donneurs par la relance d'une tradition ancestrale très chère aux Mileviens, d'autre part.” Concernant la consistance sur le terrain de cette opération, on a appris de notre interlocuteur qu'un premier lot de 24 couffins a été distribué et que les préparatifs pour le lancement d'un deuxième lot sont en cours. Il précisera qu'on entend par préparatifs toutes les enquêtes à mener pour l'identification des pauvres dans les quartiers ciblés et la collecte des dons auprès des bienfaiteurs (particuliers et étatiques). Mais le hic demeure l'insuffisance des contributions des bienfaiteurs, chose constatée lors de notre récent passage dans le hangar de stockage de cet organisme. Aussi, pour remédier à cette lacune, le staff dirigeant s'attelle présentement à trouver des moyens lui permettant de s'auto-financer, ne serait-ce que partiellement. Et le projet qui prévaut actuellement parmi les responsables de cette entité est de créer des ateliers de couture, de secourisme et d'initiation à l'informatique, qui assureront un service de formation payant dans ces trois spécialités. “Les retombées financières qui seront générées par les droits d'inscription des stagiaires et les honoraires mensuelles seront investies dans le couffin de nuit qui est, au demeurant, notre principal chantier à l'heure qu'il est”, fera savoir notre interlocuteur qui lance, par ailleurs, un appel à l'adresse de ses partenaires traditionnels et aux bienfaiteurs afin de s'impliquer dans cette opération dont les visées restent essentiellement humaines. K. Bouabdellah