Qui sont ces rebelles qui s'affrontent sur ce territoire ? Ils sont de deux types : des rebelles congolais, des fidèles de l'ex-général Nkunda, un Tutsi dissident qui refuse de rejoindre l'armée gouvernementale de crainte que les Tutsis, une ethnie minoritaire au Congo, ne soit plus protégée dans cette région. Le Conseil de sécurité est de nouveau resté sourd aux appels à un renforcement de la Mission de l'ONU (Monuc) dans l'est de la république du Congo où la guerre s'est transformée en crise humanitaire. Le patron de la Monuc a pourtant alerté sur les conséquences des combats qui ont repris en août : un quart de million de personnes sur les chemins de l'exil. Pourtant également avec 17 000 Casques bleus, la Monuc est la plus importante force de l'ONU dans le monde. Et Le Roy de demander 3 000 hommes supplémentaires pour sécuriser le Nord-Kivu où les populations sont soumises à des pillages et exactions voire à des génocides. Selon des sources concordantes, l'armée régulière du Congo fait aussi payer aux civils l'humiliante défaite que lui fait subir la rébellion depuis le mois dernier. Tous les efforts de paix ont échoué. Dimanche, la conférence sur la paix pour cette vaste région congolaise nichée contre le lac Kivu, à la frontière avec le Rwanda, devait constater que l'accalmie n'est pas pour demain. Le conflit est un nœud de tensions et de ressentiments. Qui sont les rebelles qui s'affrontent sur ce territoire? Ils sont de deux types : des rebelles congolais, des fidèles de l'ex-général Nkunda, un Tutsi dissident qui refuse de rejoindre l'armée gouvernementale de crainte que les Tutsis, une ethnie minoritaire au Congo, ne soit plus protégée dans cette région. Depuis décembre 2006, ils sont près de 450 000 Tutsis du Congo à s'être réfugiés dans la zone contrôlée par Nkunda, dans des camps. Ils craignent l'autre type de rebelles, des Rwandais, des Hutus des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), en partie des ex-génocidaires qui occupent le sol congolais pour se réfugier mais aussi renverser indirectement le régime rwandais tutsi. D'où le soutien du Rwanda à Nkunda. L'armée gouvernementale déployée dans la région depuis le mois d'août, affronte les rebelles sans succès. Résultat, la province du Kivu est partagée et morcelée entre des factions rebelles et l'armée régulière. Conséquence : les populations civiles, prises en étau dans ces affrontements entre armée et factions rebelles, fuient par centaines de milliers. Ils n'en restent pas moins vulnérables. La première chose qui menace leur vie, ce sont les maladies, comme le choléra ou la rougeole. Il y a aussi un grand manque de nourriture et de trop fréquentes violences sexuelles commises par toutes les factions. Les différents groupes armés se livrent aussi à des pillages et recrutent des enfants-soldats dans les camps, dans cette zone si militarisée qu'il y a un soldat pour un civil. Que fait le gouvernement congolais pour débloquer la situation et trouver une issue pacifique? Pas grand-chose, à vrai dire. Kinshasa continue de dire aux rebelles de Nkunda : intégrez l'armée régulière puis nous discuterons de vos revendications, tandis que Nkunda répond : accordez-nous ce que nous demandons, plus de protection pour les Tutsis, et nous intégrerons l'armée régulière. Un vrai casse-tête : si gouvernement s'engage à accorder une protection spécifique aux Tutsis qui ont peur des rebelles Hutus, alors il se retrouvera face à 199 autres ethnies minoritaires qui ne manqueront pas d'exiger la même chose. Le Congo est une mosaïque et sa province du Kivu est de surcroît assise sur de multiples richesses, or, diamant, métaux rares. Sans compter l'agriculture : trois récoltes par an ! D. Bouatta