Plusieurs familles vivent dans les rues d'Alger ou dans d'autres wilayas. D'autres sont menacées d'expulsion du jour au lendemain. Mariés, veuves, divorcées dont la majorité avec des enfants se retrouvent SDF, et ce pour plusieurs raisons. “Je suis à la rue depuis mon divorce, il y a deux ans. Mon mari a décidé de se remarier en abandonnant ses deux enfants. Je suis allé à maintes reprises à la justice pour avoir mes droits, mais rien n'a été fait. Je vis sous les menaces de mon ex-mari. Je n'ai pas où aller et mes enfants ne vont plus à l'école”, se plaint l'une de ces femmes. “Quant aux autorités concernées, les responsables ne veulent même pas nous recevoir. Où est le droit de la femme dont on parle dans les discours politiques ?” se demande-t-elle. Dans le cadre du relogement des sinistrés du séisme 2003, plusieurs familles ont certes bénéficié de logements, mais d'autres sont carrément dans la rue. Tel est le cas de M. Bouakazi Medjdel dont sa famille composée de 18 personnes à bénéficié d'un chalet à haï El-Mokhfi dans la commune d'Ouled Haddadj à Boudouaou. “En 2007, mon père a bénéficié d'un appartement à Ouled Moussa. Comme on est nombreux, j'ai décidé de rester dans ce chalet en attendant de trouver un logement, car on ne peut pas habiter tous dans le même appartement, surtout que je suis marié et père d'un enfant. J'étais surpris de voir les autorités venir m'expulser du chalet pour le remettre à une autre personne, de surcroît célibataire”, explique-t-il. “J'ai ensuite adressé une demande à l'APC pour bénéficier juste d'un chalet pour héberger ma famille. Je n'ai reçu aucune réponse. Au contraire, j'ai été accusé de détournement de bien public et j'ai écopé de 6 mois de prison pour avoir refusé de quitter le chalet. Aujourd'hui, je ne sais plus où aller avec ma famille.” Une veuve est également menacée d'expulsion de son appartement qu'elle occupe avec ses deux enfants et sa belle-famille. “Suite au décès de mon mari, les héritiers de cet appartement ont entrepris des poursuites judiciaires pour m'obliger à quitter l'habitation où je vis actuellement. Le tribunal a émis un ordre d'expulsion à mon encontre. Aujourd'hui, moi et mes enfants sommes menacés à tout moment de nous retrouver à la rue alors que nous avons droit à l'héritage”, dit-elle, les larmes aux yeux. “J'ai tellement peur pour mes enfants. Je n'ai pas envie de me retrouver dans la rue. Surtout que j'ai une fille de 22 ans. J'interpelle les autorités pour étudier mon cas et je leur demande d'intervenir pour mettre fin à cette situation, ou tout simplement m'octroyer provisoirement un chalet. Car, une fois expulsée avec mes deux enfants, je n'ai aucun toit et étant femme de ménage avec deux enfants à ma charge, je n'ai nullement les moyens de louer ne serait-ce qu'un studio”, se plaint cette veuve habitant La Casbah. M. Bendaikha, un non-voyant, habite avec sa famille composée de 22 personnes au quartier 1er-Mai dans un petit appartement depuis des années. “J'ai dû abandonner mes études non parce que je suis handicapé, mais par manque d'espace et l'impossibilité d'étudier dans ces conditions. J'ai déposé plusieurs demandes d'aide à la daïra de Sidi M'hamed, en vain. Que faire avec une carte de handicapé si je suis lésé dans mes droits en tant que citoyen ? Les pouvoirs publics doivent réellement réviser notre situation et bénéficier d'un logement décent qui nous permettra une vie meilleure”, souligne ce jeune homme. F. A.