Après la mort des trois bébés abandonnés la semaine dernière, au niveau de l'hôpital d'Adrar, le directeur de la santé et de la population de la wilaya, le docteur Khallil, la directrice de l'établissement public hospitalier, Mme Khlifi, et le pédiatre et président du conseil médical, le docteur Rahili, ont animé une conférence de presse pour apporter des précisions supplémentaires sur cette affaire. Selon le responsable du secteur de la santé dans la wilaya d'Adrar, “dans la nuit du 30 au 31 octobre passé, il y a eu enregistrement de 15 cas de gastroentérite au niveau du service maternité de l'hôpital d'Adrar. Transférés aux urgences pédiatriques, trois enfants ont rendu l'âme malgré les soins intensifs qui leur ont été prodigués”. Le responsable ajouta qu'"après avoir eu connaissance de ces pertes, une enquête administrative et technique a été diligentée par la DSP avec le service épidémiologique. Des prélèvements ont été effectués sur les nourrissons : sang, urine et selles”. Il a été également procédé à l'analyse du lait et de la nourriture des nourrissons. Ladite analyse a été effectuée au laboratoire de la Direction du commerce de la wilaya d'Adrar. Il s'est avéré que le décès des trois bébés n'est en aucun cas dû à la négligence des nourrices ou de l'encadrement médical, mais bel et bien à une maladie virale. D'ailleurs, le président du conseil médical s'est attardé sur l'explication de la gastroentérite virale. Selon le docteur Rahili, “cette maladie est qualifiée de tragédie silencieuse, car elle attaque le système digestif”. Il rappelle qu'en 2007, l'hôpital d'Adrar avait enregistré 1 806 cas de gastroentérite et que l'on avait déploré 15 décès sur 182 nourrissons hospitalisés. À la question relative au taux de mortalité infantile dans le secteur sanitaire de la wilaya d'Adrar, le docteur Khallil considère qu'”il est plus bas que la moyenne nationale puisqu'il est de l'ordre de 2,8% des naissances à Adrar, alors qu'il est de 3,04% à l'échelle nationale et de 3,75% au niveau des wilayas de la région du Sud-Ouest”. À la question de savoir pourquoi cette maladie a causé la mort de ces enfants abandonnés, le pédiatre a affirmé que “cette catégorie d'enfants est souvent exposée à tous les risques puisqu'en plus de l'âge et du déficit immunitaire, les bébés assistés sont toujours des sujets poly-carencés et cela est dû au manque de vitamines, d'affection et surtout à la non-disponibilité du lait maternel”. Signalons, enfin, que les conclusions de cette enquête administrative et technique diligentée par la DSP d'Adrar ont été transmises au ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. L. Ammour