Résultats de la commission d'enquête administrative et technique locale, la gastroentérite virale serait la principale cause du décès des trois malheureux bébés assistés de la « pseudo pouponnière » d'Adrar, selon les déclarations du docteur Khellil, DSP de la wilaya d'Adrar, lors de la conférence de presse qu'il a animée, jeudi dernier, en compagnie de Mme Khellaf, directrice de l'hôpital d'Adrar, et de M. Rahili, chef de service pédiatrie et président du conseil des médecins. C'est la conclusion de l'enquête menée, au lendemain du drame, par la commission technique et administrative locale diligentée par ce DSP, celle qui sera transmise au ministère de la Santé publique, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ces résultats préliminaires disculpent ainsi le personnel responsable de la garde de ces enfants, accusé de laisser-aller et de manquement aux règles d'hygiène. Pour rappel, ils étaient près de 19 enfants, présentant des diarrhées carabinées, à atterrir aux urgences pédiatriques à la veille du 1er novembre, dont trois sont décédés. Un nourrisson de 2 mois de sexe féminin est toujours hospitalisé et son état est en nette amélioration, selon le pédiatre, et le reste a rejoint sa pension. La gastroentérite, qui se transmet par voie orale, est une inflammation des muqueuses et des parois internes de l'ensemble du tube digestif, remarquée notamment chez les sujets âgés généralement entre 0 et 2 ans, selon ce pédiatre. Le DSP affirme qu'à la suite de ce malheureux événement, tout ce service du pensionnat, y compris les pensionnaires, le personnel d'encadrement et les équipements ont été passés au crible afin de localiser le germe responsable de cette épidémie. Les analyses sanguines, d'urines et des selles, qui ont été faites sur ces enfants et leurs surveillants ainsi que celles pratiquées par le laboratoire de contrôle de la qualité de la DCP, sur leur nourriture (les aliments, l'eau et le lait) se sont avérées négatives. Cependant, la seule réponse à cette énigme restait d'ordre scientifique et médicale, selon notre interlocuteur. Dans ce sens, M. Rahili affirme que la gastroentérite, une affection non classée comme maladie à déclaration obligatoire, peut survenir n'importe où, pas forcément en ce milieu (ndlr : la pouponnière). Il dira alors : « En réalité, c'est un phénomène classique très connu en médecine, particulièrement en pédiatrie... On enregistre des cas en permanence durant toute l'année surtout dans les périodes de grande chaleur ou durant le passage brusque du climat chaud au froid. La gastroentérite peut faire suite à une infection (80% des cas) ou à une erreur diététique. Dans notre cas, toutes les analyses bactériennes et parasitologiques sont négatives, ainsi que ceux de l'intoxication alimentaires, alors on revient à la cause virale. » 15 décès en 2007 Le DSP soutiendra aussi que les 30 et 31 octobre, les journées où s'est déclaré la maladie, Adrar était sous l'emprise d'une situation atmosphérique exceptionnelle, marquée par une baisse subite du mercure avec la présence de pluies. Pour soutenir cette thèse, on nous présente les statistiques de l'OMS et nationales, qui considèrent que la période allant du mois de juin à octobre est à hauts risques de déclaration de cette maladie, et au cours de laquelle sont touchés en général les enfants de 0 à 2 ans. Entre 1986 et 1990, l'Algérie aurait enregistré 92 7005 hospitalisations d'enfants pour cause de diarrhées uniquement, engendrant le décès de 8000 d'entre eux. Pour l'année 2007, Adrar a recensé 182 hospitalisations pour diarrhée, dont 15 décès sur 1806 hospitalisations d'enfants toutes causes confondues. Dans ce contexte, ce pédiatre nous a souligné que si les enfants vivant avec leurs parents sont exposés à cette gastroentérite, alors ceux dans les pensions (pouponnière) loin de l'affection et l'allaitement maternels sont doublement vulnérables. Et de s'expliquer : « La première raison est liée à leur bas âge. leur système immunitaire est immature. Ils sont privés du lait maternel riche en anticorps indispensables à la défense de leur organisme. Ils manquent cruellement d'affection, ils se replient sur eux-mêmes et refusent de s'alimenter, ils présentent alors une polycarence... Conséquence : ils font un ulcère de stress. »