Le retour à la normale des relations entre la Suisse et la Libye, en crise depuis la détention cet été d'un fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi à Genève, dépend "du guide suprême libyen", a estimé hier le président de la Confédération helvétique Pascal Couchepin. La résolution du problème libyen "va dépendre avant tout du guide suprême libyen", a expliqué M. Couchepin dans une interview à l'agence ATS, reconnaissant que cette affaire est l'une des "plus difficiles" à laquelle Berne est confrontée actuellement à l'étranger. Les relations des deux pays se sont nettement dégradées en juillet après l'arrestation à Genève d'Hannibal Kadhafi et de son épouse Aline à la suite d'une plainte pour mauvais traitements déposée par deux anciens domestiques. Hannibal et sa femme avaient été libérés contre le paiement d'une caution d'un demi-million de francs suisses (312 500 euros) provoquant la fureur de Tripoli qui avait menacé alors de suspendre ses exportations de pétrole vers la Suisse. Début septembre, la crise semblait en voie de règlement après le retrait de la plainte des deux domestiques (une Tunisienne et un Marocain) qui avaient reçu des indemnités, permettant au dossier judiciaire d'être classé. Mais Tripoli exige encore des "excuses". En octobre, les relations se sont à nouveau envenimées. La Libye a annoncé la suspension de ses livraisons de pétrole à la Suisse, le retrait des avoirs libyens des banques suisses (estimés à 7 milliards de dollars) et "l'arrêt de tous les aspects de la coopération" entre les deux pays. Tripoli reprochait cette fois à Berne de "mauvais traitements" infligés "à des diplomates et des hommes d'affaires libyens de la part de la police du canton Genève". R. I./Agences