La cour criminelle près le tribunal de Sidi Bel-Abbès s'est prononcée avant-hier sur l'affaire de falsification de billets de banque sur le territoire national et à l'étranger. Dans cette affaire sont impliqués un ressortissant malien dénommé T. Diambou, 28 ans, qui était en situation irrégulière en Algérie, et trois Algériens (un père et ses deux fils) répondant respectivement aux initiales B. M., 67 ans, B. K. Z., 33 ans, et B. H., 27 ans. La genèse de l'affaire remonte au 3 décembre 2007. Selon l'arrêt de renvoi, c'est à la suite d'une patrouille nocturne (20h30) le long de l'avenue Mohamed-Guermouche que la vigilance des éléments de la brigade mobile de la police judiciaire a été attirée par une personne “traquée” par quatre individus. Sur-le-champ, les policiers interviennent et procèdent à l'arrestation des cinq personnes. Lors de l'interrogatoire, il s‘est avéré que l'individu poursuivi est un ressortissant malien (T. Diambou) et était séquestré durant deux jours au domicile de ses poursuivants (B. M., B. K. Z. et B. H.) pour les avoir escroqués d'un montant de 35 millions de centimes. À ce sujet, B. M. (père) est passé aux aveux, en déclarant aux policiers qu'il y a deux mois, son fils B. K. Z., qui effectuait un voyage par bus de Maghnia à Tamanrasset, avait fait la connaissance d'un ressortissant africain dénommé Mustapha. B. K. Z. lui annonce qu'il est à la recherche d'Africains qui pourraient lui fournir une “potion magique” qui servira à la confection de billets de banque. Très intéressé par la proposition, Mustapha jette son dévolu sur B. K. Z., crédule, tenté lui aussi par le gain rapide, et ils se fixent un rendez-vous à Oran, puis à Sidi Bel-Abbès et concluent un marché au terme duquel B. K. Z. débourse 13 millions de centimes dans un premier temps pour l'achat de la “potion magique” et 35 millions pour passer à la contrefaçon de billets de banque algériens. Pour prouver sa bonne foi, “Mustapha” lui fait même une expérience avec un billet noir qui est transforme en un billet de banque en euros. Quelques jours plus tard, T. Diambou se présente chez eux à Sidi Bel-Abbès avec une caisse en bois et des tubes remplis de produits chimiques et demande à B. M. de lui remettre 35 millions de centimes qu'il empaquette dans un sac et l'introduit à l'intérieur de la caisse. Après avoir secoué la caisse, il sort un autre sac semblable au premier. À cet instant, la victime comprend le stratagème de l'escroquerie et lui demande de lui restituer l'argent. Face au refus catégorique de T. Diambou, B. M. le ligote et l'enferme. Il ne devra son salut qu'au moment où “Mustapha” téléphone à B. M., l'intimant de relâcher son compatriote, sinon il kidnappera son petit-fils. À la barre, B. M. reconnaîtra les faits et les charges retenues contre lui, mais a déclaré qu'il s'est fait arnaquer et qu'il est une victime. Quant à ses deux fils, ils ont confirmé les déclarations de leur père. Toutefois, T. Diambou, assisté d'un interprète, usera de tous les stratagèmes pour brouiller les faits qui lui sont reprochés, allant même jusqu'à inventer des histoires et des personnages arguant qu'il n'est que la victime d'une pure machination. Au terme de son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis 15 ans de prison ferme à l'encontre de T. Diambou et 10 ans pour B. M., B. K. Z., et B. H. Après délibération, le tribunal criminel près la cour de Sidi Bel-Abbès a condamné le ressortissant malien à une peine de 8 ans de réclusion criminelle, 5 ans de prison ferme à l'encontre de B. M., B. K. Z. et l'acquittement pour B. H. B. AZIZ