L'ex-président tchèque Vaclav Havel a estimé que le chef d'Etat français Nicolas Sarkozy "a tendance à avoir la parole plus rapide que la pensée" en raison des critiques de Paris sur le bouclier antimissile américain, dans une interview hier au quotidien La Stampa. "Je ne le connais pas personnellement, mais j'ai noté que Sarkozy avait tendance à avoir la parole plus rapide que la pensée", a dit l'artisan de la "révolution de velours" anticommuniste. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs "fait un pas en arrière par rapport à ses malheureuses déclarations de Nice", a ajouté M. Havel. Le président français avait demandé le 14 novembre, à l'issue d'un sommet UE-Russie à Nice, dans le sud de la France, à Moscou comme aux Etats-Unis de cesser de menacer de déployer missiles et bouclier antimissile, suscitant la colère de Prague qui doit accueillir un radar américain. Le lendemain, lors du sommet du G20 à Washington, M. Sarkozy est revenu sur le sujet affirmant que chaque pays était libre de décider s'il lui fallait ou non se doter d'un bouclier antimissile. Le projet de bouclier antimissile américain, auquel la Russie s'oppose depuis des mois, passe par l'installation d'un puissant radar en République tchèque et de dix intercepteurs en Pologne. "Il m'a fait penser à Edouard Daladier, la chef du gouvernement français qui signa les accords de Munich de 1938", a lancé M. Havel dans une nouvelle pique contre le président français, sans autre précision. Les accords de Munich, signés en septembre 1938 par les dirigeants français, britannique, italien et allemand, ont renforcé la politique expansionniste de l'Allemagne, laissant Hitler annexer le territoire des Sudètes. R. I./Agences