Le nouveau système de financement du secteur agricole et de ses activités annexes appelé "RFIG" (accompagnateur) né à la faveur d'une convention signée conjointement entre d'une part la BADR, BNA et l'OAIC et d'autre part le ministère de l'Agriculture et du Développement rural ne fait pas l'unanimité chez la famille des fellahs dans la wilaya de Aïn-Témouchent. Car au rythme où vont les choses la campagne labours-semailles risque d'être complètement perturbée. En effet, d'après les nombreux fellahs que nous avons rencontrés au niveau de la CCLS de Aïn-Témouchent, pour prétendre au préfinancement des semences et autres intrants, le bénéficiaire devra répondre à certaines conditions comme la souscription d'une police d'assurance tout risque auprès de la CRMA au comptant ou par subrogation, la signature sous seing privé d'un engagement légalisé par l'APC portant sur la livraison à la CCLS de la totalité de la récolte à l'issue de la campagne moisson battage ainsi que la présentation d'une mise à jour des cotisations délivrée par la Casnos. C'est cette dernière condition qui constitue, selon les fellahs, le véritable obstacle qu'ils considèrent comme un refus déguisé de fournir la semence. “Comment peut-on nous exiger de solder nos dettes vis-à-vis de la Casnos et qui se chiffrent à plusieurs millions et datant de 1996 pour pouvoir nous accorder un préfinancement de cinq millions, l'équivalent de la quantité de semence dont le fellah a besoin ?”, s'interroge un agriculteur. “Comment peut-on dans ce cas-là appliquer la loi d'orientation agricole dont l'objectif n'est autre que d'encourager les exploitations agricoles individuelles ou coopératives, les regroupements, les associations ainsi que les fédérations agricoles de large consommation ?”, fera remarquer un représentant de la profession. Et dire que la wilaya de Aïn-Témouchent est liée par un contrat de performance avec comme objectif une production céréalière de l'ordre de 1.600.000 q à l'horizon 2013. Contacté par nos soins, un représentant de la CCLS de Aïn-Témouchent nous a confirmé l'information. Selon ce dernier, la première convention signée entre le P-DG de la BADR et le DG de l'OAIC a été plus avantageuse pour le fellah dans la mesure où les conditions étaient moins contraignantes. “Cependant, le but recherché c'est de faire obstacle à tous ceux qui se sont habitués à ne pas rembourser leurs dettes”, nous précisera notre interlocuteur. Et puisqu'un grand nombre d'agriculteurs qui ont adhéré par le passé au PNDRA et qui se trouvent donc sous le poids de grosses dettes, la question reste posée sur la réussite de la campagne labours- semailles. M. LARADJ