Au sein de la Direction de l'entreprise portuaire de Mostaganem, l'optimisme est de mise. Le moral semble être au beau fixe, et pour cause ! ? hauteur du volume de 862 000 tonnes de marchandises, en seulement dix mois d'activité, on vient de dépasser les performances enregistrées au titre des 12 mois de l'exercice 2007. Le plus gros du volume en importations, ce sont quelque 288 navires qui ont dû faire jusque-là escale au port pour décharger ou charger un tel tonnage. Parmi les produits destinés à l'exportation à partir du port de Mostaganem, outre le matériel introduit en Algérie dans le cadre des admissions temporaires par les compagnies pétrolières, et qui doit être sorti du territoire national, le vin figure en pole position. L'Office national de commercialisation des produits vitivinicoles (ONCV) a exporté 20 580 hectolitres au titre de l'exercice 2007. Au registre des exportations également, c'est un volume de quelque 41 000 tonnes de ciment blanc qui a été réalisé jusque-là pour le compte du fournisseur CTBA, dont la cimenterie est implantée à Sig, dans la wilaya de Mascara. Au début de l'été, il a démarré la mise en œuvre d'un important programme d'exportation de ce matériau de construction, portant sur un volume de 200 000 tonnes, destiné à des clients installés en Syrie, au Liban, en Libye, au Maroc et au Sénégal. Il est à noter que la “fébrilité” intense qui caractérise le volet “importations” en particulier touche, en sus des céréales, les tubes et fer rond à béton, dont le port de Mostaganem avait fait sa spécialité “traditionnelle”, mais également le nouveau trafic du “colis lourd” qui est en plein essor. Un créneau prometteur dans le domaine du commerce maritime, pour lequel l'entreprise portuaire est décidée à faire face en se dotant de l'équipement requis. Une dotation consistant en une nouvelle grue de 250 tonnes, mise en service au mois de juin passé. Ainsi, les colis lourds, qu'on devait auparavant décharger dans un autre port d'Algérie avant leur acheminement vers celui de Mostaganem, en vue de les remettre à leurs destinataires, sont désormais réceptionnés in situ. Dans ce contexte même, près d'une vingtaine de colis lourds, d'un poids total de 4 500 tonnes, ont été déchargés au port depuis. Dans une grande proportion, ils étaient destinés à la société Alstom qui réalise actuellement une centrale électrique dans la wilaya de Relizane. Au registre des importations de tubes, et dans le cadre du mégaprojet de transfert de l'eau MAO, et des projets confiés aux sociétés pétrolières, ce sont quelque 123 000 tonnes de ces produits métalliques qui ont été déchargées durant les dix premiers mois de l'année en cours. Contrainte du marché international oblige, il est à souligner que l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) avait sensiblement réduit ses importations de céréales. Cet organisme public qui, il y a à peine une décennie, “réquisitionnait”, à lui seul, un silo à céréales d'une capacité de stockage de 30 000 tonnes et deux portiques de déchargement avec des cadences de déchargement de 300 tonnes/heure, se désiste de sa place “hégémonique”, désormais accaparée par les importateurs privés. Cependant, en raison de la hausse du cours des céréales sur le marché mondial, conséquence de la baisse de la production mondiale, les importateurs privés n'ont pas manqué de réduire, voire stopper carrément leurs commandes, et de s'approvisionner, à concurrence des stricts besoins de leurs minoteries auprès de l'OAIC. Néanmoins, en dépit de cette “perturbation”, les importations céréalières ont connu, pour leur part, une augmentation significative durant les 10 premiers mois. C'est ainsi que 312 000 tonnes de céréales ont été déchargées durant l'année 2008, dépassant de quelque 56% le volume réalisé en 2007. Une “relance” des importations qui découle des décisions initiées par les pouvoirs publics à propos de la problématique des approvisionnements du pays en céréales. Le port de Mostaganem demeure le point de rattachement d'une majorité de sociétés pétrolières opérant dans le Sud, ou ayant en charge la réalisation de projets au niveau des wilayas de l'hinterland portuaire mostaganémois. En dépit des contraintes réelles relatives aux insuffisances des espaces d'entreposage et des profondeurs des tirants d'eau, les responsables de l'entreprise portuaire s'adonnent à un véritable sacrifice pour que l'infrastructure portuaire soit au diapason de la demande des clients. Aussi œuvre-t-on à réaliser le troisième bassin dont les études ont été finalisées en 1998. Le projet en question permettra de gagner des espaces d'entreposage de 17 hectares, pouvant être élargis à 21, et d'exploiter une profondeur de tirant d'eau variant de 12 à 14 mètres. M. O. T.